Sommaire et edito - 2005

Isabelle Bougault

Bulletin 189

2005-03-15


189 : « Éléments de réflexion » - 1er trimestre 2005
EDITORIAL

 

Bonjour à tous,

 

Depuis le dernier bulletin, quelques événements sont venus apportés des éléments de réflexion que je souhaite vous soumettre.

 

Une réponse à la lettre destinée au président de la république m’a été adressée récemment. Dans celle-ci, on m’assure que « le Chef de l’Etat attache une importance particulière à la place de enseignements artistiques dans notre système scolaire ». Cette formule nous rassure en partie car il reste encore à clarifier certaines formules utilisées par le ministère qui nous font craindre certaines dérives qui sont loin de suivre notre vision d’une vraie démarche d’enseignement. Dans certaines déclarations, il est fait mention d’interventions d’intermittents du spectacle en milieu scolaire. En effet, la présence d’artistes est passionnante et les partenariats avec des institutions culturelles sont d’excellents moyens d’ouvrir les élèves à différents modes d’expressions artistiques. Pour autant, la seule clé de réussite de ce travail à plusieurs intervenants réside depuis toujours dans le travail quotidien des enseignants avec leurs élèves. Celui ci permet à la rencontre avec l’artiste et l’œuvre de se faire dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, les élèves parviennent à se dépasser pour rencontrer l’autre. Il est important que le travail permanent que nous menons soit reconnu à sa juste valeur par rapport à l’instant ponctuel de la rencontre. Nous avons tous été un jour émerveillés par les yeux éblouis de nos élèves acteurs ou spectateurs d’un spectacle. Ce moment était bien le fruit du travail en amont et général que nous pouvons dispenser et du « déclic » qui pouvait s’opérer entre l’élève et l’œuvre.

 

Pour que notre travail soit, comme je le disais plus haut, reconnu, il apparaît indispensable de communiquer et d’informer. Pour que les propos entendus ça et là, ces images d’Epinal, évoluent il est important de ne pas les laisser passer. À ce propos, je tiens à vous relater un fait qui assez significatif de l’esprit dans lequel nous évoluons. L’émission "À vous de choisir" du samedi 22 janvier sur France Musiques a été un moment douloureux pour beaucoup d’entre nous qui avons entendu beaucoup d’erreurs sur les enseignements en lycée et sur l’éducation musicale en générale. Suite à la mobilisation d’un grand nombre d’entre nous et aux courriers envoyés, François DRU, responsable de l’émission, nous a répondu le jour même et nous a immédiatement proposé une émission « droit de réponse » pour le 12 février. Je tiens, par ailleurs, à le remercier pour cette attitude responsable et juste qui nous permettra de donner de notre discipline une autre image que celles habituellement véhiculée par la presse (en général) musicale (1). C’est pour cette raison qu’il me paraît important de redire que nous avons à communiquer sur ce que nous faisons dans nos classes. Pour cela, il est grand temps que nous ne nous réfugions plus derrière nos productions ou nos particularismes mais que nous allions vers l’explication de ce que nous réalisons au quotidien en donnant les tenants et aboutissants de nos démarches. Ce travail plus objectif est moins sujet aux interprétations et aux manipulations fallacieuses. En expliquant par exemple que les supports que nous choisissons pour nos séquences (la question des chansons utilisées en classes et des écoutes « racoleuses » ou « démagogiques » sont toujours montrées du doigt sans aucune explication) n’est pas le cœur du problème, mais le pourquoi nous les utilisons est plus crucial. Ce travail de didacticien est bien celui des enseignants d’éducation musical. Si nous souhaitons parler de notre discipline c’est bien de cela dont il s’agit, en toute objectivité.

 

Pour finir, ce numéro centré sur les œuvres qui ont été proposées au baccalauréat et réinvesties au collège seront un moyen supplémentaire de montrer que nous savons utiliser des supports variés à des fins bien définies et pour le plus grand plaisir de tous. Plaisir d’entendre des musiques nouvelles et surtout d’en comprendre les tenants et aboutissants. Encore une fois, qui mieux qu’un professeur d’éducation musicale peut réaliser ce travail avec ses élèves ?

 

Sur ce, bonne lecture et à vos plumes pour les prochains bulletins.

 

Fernando SEGUI 

Président


(1) Cf. lettre au Monde de la Musique in le bulletin n° 186.



Education Musicale :

Une utilisation des TICE (Alain Bidaud, du Café Pédagogique)
Participer à un concert sans jouer de musique ? (Patrice Latour)
Séquence : les oiseaux
Le fugue au collège, une utopie ? (Julien Lachenay)
Séquence incluant le miserere d'Arvo Pärt (Pierre-Alain Hoyet)
City life au collège (Fernando Segui)
Quelles oeuvres au baccalauréat ? réflexions ... (Michèle et Patrice Latour)
"Cantus in memory of Benjamin Britten" d'Arvo Pärt (Dominique Terry)

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Bulletin 190

2005-06-15


190 : « Loi d’orientation et pétition »  - 2ème trimestre 2005
EDITORIAL

 

Bonjour à tous,

 

Nous voilà donc fixés sur les dispositions de la nouvelle loi d’orientation. Ce qui était à craindre est bien passé. Le socle commun vient hiérarchiser les disciplines et la prise en compte de la formation globale de l’élève est moindre. Ce texte et les idées qui l’animent négligent ce que nous défendons et ce que les sciences de l’éducation avancent depuis de nombreuses années. Les élèves n’apprennent pas de manière univoque. Ils ont besoin d’expériences multiples et variées pour modifier leurs représentations, leurs points de vue. Encore une fois, nous répétons que l’on n’apprend pas à lire, écrire ou compter uniquement en mathématiques ou en études de la langue. La formation est le fruit d’une expérience plus globale, plus ouverte.

 

Il est très étonnant que dans la logique ministérielle qui consiste à décliner des "fondamentaux", l’écoute n’en fasse pas partie. Et pourtant ! Qu’est ce qu’un élève qui n’écoute pas ? Cet acte aussi simple, ce réflexe n’est pourtant pas aussi évident pour tous. Ecouter s’apprend et depuis de nombreuses années, à travers les articles publiés nous en avons apporté la preuve. Là aussi, il serait illusoire de penser que nous sommes les seuls à nous intéresser à cette fonction sensorielle. Toutefois, nous sommes vraisemblablement les mieux formés et les plus avertis pour développer ce mode de perception des informations.

 

Dans le lot des décisions votées, l’une d’entre elles nous affaiblit plus particulièrement et concerne le brevet des collèges. En effet, jusqu’à aujourd’hui nous avions notre place à part entière au collège, au même titre que les autres disciplines : la formation dispensée tout au long du cursus collège était prise en compte au brevet des collèges de façon effective. Cette disposition a été modifiée par un ensemble de disciplines au choix de l’élève à hauteur d’un coefficient 6. Ainsi, certains élèves verront leur parcours musical non pris en compte lors de l’évaluation finale du brevet. Cette disposition est injuste dans la mesure où elle dévoie la fonction même du brevet des collèges qui consiste à évaluer un cursus scolaire. Evincer certaines disciplines au brevet des collèges revient à les supprimer. On nie ainsi leur place, leur rôle et leur caractère indispensable.

 

Pour ces raisons, mais aussi et surtout parce que les élèves qui ont suivi nos enseignements n’hésitent plus à passer les options au baccalauréat et au delà lors du concours de recrutement des professeurs des écoles, nous nous devons de réitérer notre demande de voir cette disposition retirée. Nous nous le devons à nous même, à nos élèves ainsi qu’à l’idée même d’égalité d’accès à une même culture pour tous que nous appelons ardemment de nos vœux.

 

C’est pour cette raison qu’une pétition nationale a été lancée et a recueilli de nombreuses signatures. Nous devons poursuivre cette action et poursuivre nos échanges avec le ministère. Plus que jamais la discipline a eu besoin de votre action au sein de l’association ou en dehors, dans vos établissements. Poursuivons dans ce sens en montrant l’image d’une discipline qui avance, qui réfléchit et qui propose.

 

Fernando SEGUI 

Président


Education Musicale :

L'éducation musicale à la croisée des chemins (Frédéric Platzer)
Serviteur... (Christine Vallin)
Objectifs d'un enseignement (Odile Tripier)
Pratique instrumentale entre plaisir et apprentissage (Pierre Crispi)
Intégration et pédagogie différenciée (Mireille Chovet)
La musique et les élèves d'UPI (Renata Harbulot)
Percurécup' (Anne-Marie Jouanny)
"Simple Symphony" de Benjamin Britten (Dominique Terry)

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Loi Fillon : audition au Sénat, lettre à M Fillon, Pétition, lettre au Président de la République
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Bulletin 191

2005-09-15


Editorial n°191 : « Pétition, CRPE » - 3ème trimestre 2005

EDITORIAL

 

Bonjour à tous,

 

Si ce trimestre a connu beaucoup de remous politiques, il n’en reste pas moins que notre vigilance doit être grande. La pétition lancée il y a quelques semaines de cela a connu un vif succès puisque plus de 8500 personnes l’ont signé.

 

Pourquoi une telle inquiétude ? Le Ministre nous a plusieurs fois dit que notre discipline restait obligatoire pour tous les élèves du collège. Fort bien. Que pouvons penser alors des projets qui se dessinent autour de la loi ? J’évoquais le nouveau brevet lors du précédent éditorial et l’idée que notre discipline rentrerait de manière optionnelle, au même titre que le latin ou le grec, dans l’évaluation des élèves au contrôle continu. En ne réagissant pas contre une telle disposition, nous laissons petit à petit entrer ce contre quoi nous luttions l’an passé : l’optionnalisation.

 

D’autres dispositions nous ont, encore une fois, alerté. En effet, pour le concours de Professeur des Ecoles, nous avons vu notre discipline associée aux arts visuels et à littérature de jeunesse qui n’est pas une discipline mais un supplément de formation directement lié aux lettres.

 

Enfin, les propos du Ministre ont confirmé nos craintes en disant clairement que notre système éducatif était sans doute trop chargé et qu’on ne pouvait pas pénaliser des élèves qui ne parviendraient pas à obtenir de bons résultats dans des disciplines comme l’E.P.S. ou les enseignements artistiques.

 

Tout ceci me pousse à redire encore une fois que le problème n’est pas là et que nous nous devons d’être présent dans le système éducatif car nous ne pouvons pas nous résumer à « un petit supplément d’âme ». La formation dispensée aux élèves poursuit certes des objectifs disciplinaires mais qui sont éclairants pour une compréhension plus transversale. Les exemples ne manquent pas. Nous avons toute notre place à l’école car, du fait de notre position d’enseignement, nous permettons à nos élèves de construire des schèmes mentaux indispensables à leur évolution.

 

Non, notre métier ne se résume pas aux projets qui ne sont que des prolongements de nos enseignements. Les élèves apprennent, travaillent et sont susceptibles de présenter leurs travaux au même titre que ce qui est réalisé en atelier, en chorale, en orchestre, etc… À travers les expériences auxquelles nous les confrontons quotidiennement, nous accompagnons nos élèves vers une démarche particulière : l’apprentissage. Pour cela nous les plaçons dans une posture dynamique afin que l’acte d’apprendre réponde complètement à la définition qu’en donnait Sigmund Freud : « Apprendre, c’est investir du désir dans un objet de savoir ».

 

Cette posture n’est pas toujours des plus simple car nous ne parvenons pas toujours à en mesurer les effets. L’évaluation n’est pas toujours immédiate alors qu’on cherche une forme de « rentabilité » plus immédiate. Hors l’école ne peut répondre à cela, en aucun cas. Le pari sur l’avenir est osé mais indispensable. Pourtant quelques éléments ne trompent pas. Les élèves choisissent plus facilement l’option musique au baccalauréat sans suivre de parcours de formation dans l’enseignement spécialisé. Alors, à l’heure où l’on tente de remettre en cause notre légitimité au collège, il serait bon de songer à développer les postes en lycée.

 

À bon entendeur ! Restons vigilants et combatifs pour proposer encore et toujours des alternatives constructives, pour le bien de nos élèves et de la qualité de nos enseignements.

 

Fernando SEGUI 

Président

 



Education Musicale :

Du Bach en 4ème (Frédéric Platzer)
Intégration du handicap en milieu scolaire (Sébastien Ducroux)
La chorale du lycée René Cassin chante avec le Golden Gate Quartet (Christian Jusselme)
L'éducation musicale au Japon (Oku Shinobu)
Séquence : musiques traditionnelles en 5ème (Martine Honorat)
Classe PAC "adopter son atrimoine" (Anne-Françoise Garny)
"Le Toucan", musique d'Amazonie (Dominique Terry)

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Bulletin 192

2005-12-15


192 : « Rassurant sauf pour les IUFM » - 4ème trimestre 2005
EDITORIAL

 

Bonjour à tous,

 

Permettez moi, avant tout, de vous souhaiter à tous une bonne rentrée ainsi qu’une année scolaire qui vous apportera toutes les satisfactions possibles. Vous aurez noté comme moi, que, comme toujours à cette époque, les commentaires sur les enseignants et l’école en général, fleurissent. Cette année, le ton est plus rassurant, apaisant, puisque certains quotidiens disent même qu’on nous aime ! Ça fait du bien à notre ego mais… ça s’arrête là.

 

Durant la fin de l’année scolaire et le début des vacances, nous avons réagi et noté notre inquiétude concernant un certain nombre de mesures nous concernant. Sur ce point, je tiens encore une fois à remercier tous les collègues qui ont fait circuler la pétition, écrit à leurs députés et sénateurs, et également les représentants de l’A.P.A.P. et de divers syndicats, car sans ces actions fortes et surtout univoques nous n’aurions pas pu nous faire entendre. Les nouvelles qui me parviennent sont rassurantes quant à la place de notre discipline en classe de 3ème. De nombreux interlocuteurs qui ont interrogé Monsieur le Ministre rappellent que les dispositions prises dans l’arrêté du 2 juillet 2004 ne remettent pas en cause le caractère obligatoire des disciplines artistiques en classe de 3ème avec pour chacune l’heure hebdomadaire que nous avons aujourd’hui. De plus, la place qu’occupe notre matière dans l’évaluation des élèves au contrôle continu ne saurait être remise en cause. Les exemples d’académies qui nous faisaient disparaître des fiches de brevet ne devraient pas se réitérer. Pour cela aussi, il nous faudra être vigilant et faire valoir le droit.

 

Le 29 juin 2005, Mme Muriel MARLAND-MILITELLO, Députée, déposait et présentait son rapport d’information sur la politique des pouvoirs publics dans le domaine de l’éducation et de la formation artistiques. Dans celui-ci, plusieurs points sont abordés pour les différents champs artistiques abordés à l’école. L’ensemble du texte est intéressant et complet mais force est de constater qu’il reste encore des questions sans réponses et surtout qui se heurtent à une réalité et à des dispositions qui ne vont pas dans le sens du développement des arts à l’école. Il me semble qu’un des écueils de ce type de rapport réside dans la représentation que se font la plupart des personnes extérieures à l’enseignement des arts. En effet, depuis André MALRAUX, le courant visant à développer la place des arts à l’école est mieux accepté. Pour autant, si on peut entendre ces phrases prononcées par l’ancien Ministre de la Culture « il s’agit d’équilibrer le champ de l’intelligible par celui du sensible » ou encore « Donner à chacun les clés du trésor » (1), il reste toujours les questions du comment et du pourquoi. 

Pourquoi : la plupart des politiques s’accordent à dire qu’il faut permettre à tous les citoyens d’avoir accès à la culture et que l’école est le meilleur vecteur de cette diffusion. Dont acte, nous défendons cette position depuis toujours. Pour autant, nous souhaitons n’être pas qu’un petit supplément d’âme, une discipline exclusive du sensible, mais bien une discipline d’enseignement. Afin de « donner les clés du trésor » il ne suffit pas de confronter mais bien de former et de permettre à l’élève de se construire les outils permettant une compréhension. Les clés ne se donnent pas simplement, elles s’élaborent par le travail régulier et de longue haleine que nous menons au sein du collège. 

Comment ? Je viens de parler de la durée : la permanence et la régularité de l’enseignement sont le gage de la réussite. Nous le savons bien. Pour que celle-ci soit possible, il paraît indispensable que tous les élèves aient un enseignant formé devant eux afin que le travail s’engage. Que l’on parle des professeurs du premier ou du second degré, la formation est un des éléments clés de la réussite d’une politique de développement des disciplines artistiques à l’école. Pourtant, un certain nombre de décisions prises concernant les I.U.F.M. viennent semer le doute quant à la volonté de poursuivre une vraie formation artistique pour tous.

 

Enfin, à plusieurs reprises, le rapport évoque le caractère indispensable de la rencontre entre les élèves et les artistes. Notre position est de ce point vue clair : oui, les artistes sont des partenaires dans la mise en œuvre de notre mission éducative, lorsque la permanence de l’enseignant est là et surtout si cette rencontre s’inscrit dans un projet cohérent et élaboré conjointement. La confrontation seule ne peut se suffire à elle-même si l’on souhaite avoir une réelle politique de formation dans le domaine de l’éducation artistique. La place, les modalités d’intervention des artistes dans la classe vont devenir un sujet récurent et en tout cas à l’ordre du jour de nos réflexions.

 

Fernando SEGUI 

Président


(1) André MALRAUX cité dans le rapport sur la politique des pouvoirs publics dans le domaine de l’éducation et de la formation artistiques (I A 1)


Education Musicale :

Réactions sur le vif (Dominique Gerenton)
Interpréter-Composer au cycle 3 (Jean-Michel Steinbach)
Education à la vie relationnelle et à la sexualité (Robert Curtet)
"Etude aux chemins de fer" de Pierre Schaeffer (Robert Curtet)
"La corrida" de Francis Cabrel (Dominique Terry)

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AG de Dijon : programme et inscriptions
La loi d'orientation
Le rapport Marland-Militello : réflexions
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