Sommaire et edito - 2004

Isabelle Bougault

Bulletin 185

2004-03-15


185 : « Un bulletin pas ordinaire » - 1er trimestre 2004


EDITORIAL

Bonjour à tous,

 

Ce bulletin n’est pas ordinaire pour plusieurs raisons :

- Primo, cet envoi en nombre renoue avec une action que nous avons faite il y a quelques années pour un questionnaire passionnant. Aujourd’hui sa fonction est autre. Nous souhaitons communiquer avec tous nos collègues et surtout informer. La situation est difficile et nous avons besoin de savoir pour réagir. N’est-ce pas là un des buts de notre association ?

- Secundo, pour répondre à ceux qui voudraient voir les disciplines artistiques devenir optionnelles en classe de 3ème, nous avons choisi de leur montrer ce qui se fait aujourd’hui dans nos classes. Les expériences décrites ici seront pour tous l’occasion d’informer et de partager. Voilà une autre raison d’être de l’A.P.E.Mu.

 

En ces temps de doutes et d’actions, il est important que nous fassions état de l’évolution que notre discipline a connu. Pour peu que notre ministère nous fasse confiance, nous sommes prêts à poursuivre une action qui porte ses fruits et que nos élèves et leurs parents apprécient.

 

Dans ce numéro, vous trouverez beaucoup de textes montrant l’action de l’association depuis ces derniers mois. Avec le recul, je me rends compte que les personnes qui proposent des solutions pour développer les enseignements artistiques, le font en ignorant tout de la réalité de notre métier d’enseignant de discipline artistique. C’est pour cette raison que nous avons eu à réagir au rapport du C.E.S.(1) qui contenait des conclusions inadaptées aux fins recherchées. Nous savons bien, par notre expérience quotidienne, que la seule formation artistique possible pour nos élèves, est celle qui s’inscrit dans la durée et la rigueur. Si nous voulons une vraie formation musicale pour tous, il est indispensable de considérer l’éducation musicale comme une discipline d’enseignement à part entière et intégrée dans le système éducatif. La musique et les autres arts méritent un réel enseignement qui ne se contente pas d’un saupoudrage ou de quelques heures d’animations sans visées didactiques.

 

C’est pour ces raisons, que nous devons continuer l’action. Si celle-ci se fait « officiellement » par le bureau de l’association, l’expérience de ces derniers mois me pousse à convier tous les adhérents à la relayer à titre individuel et auprès de nos élus pour que l’information passe. La défense de nos idées, et les propositions que nous avons à faire passe par notre action à tous.

 

Fernando SEGUI

Président


(1) Conseil Economique et Social qui a rédigé un rapport au mois de février concernant les enseignements artistiques.




Education Musicale :


Diversification des pratiques en 3ème (Yolande Barbier)

Enseigner le fait deligieux en éducation musicale ? (Odile Tripier)
"Brooms" de Stomp (Dominique Terry)
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous ! (Renata Harbulot)
Avenir de l'éducaiton musicale (Christian Jusselme)

Vie de l'association :


Lettre ouverte à l'ApemuSup
Comuniqué de presse
Lettre à Martin Matalon
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques

 

Bulletin 186

2004-06-15


186 : « Un bulletin qui se laisse désirer » - 2ème trimestre 2004


EDITORIAL

Bonjour à tous,

 

Depuis le dernier bulletin la situation a beaucoup évolué. En effet, suite au remaniement opéré au sein du Ministère de l’Education Nationale, il semble que le projet qui visait à rendre les disciplines artistiques optionnelles en classe de 3ème soit abandonné. Si nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle situation, il nous faut rester vigilant en attendant qu’un texte vienne définitivement abroger la circulaire du 30 octobre 2003.

 

Les actions menées depuis de nombreux mois par l’association (lettres au ministère, émissions radiophoniques, communiqués de presse, entrevues avec les conseillers de Monsieur FILLON, pétitions, etc.) et par d’autres partenaires (syndicats, personnalités, etc.) semblent porter leurs fruits. C’est pour cette raison que nous nous devons de rester vigilant et poursuivre notre travail.

 

Nous nous réjouissons d’avoir pu rétablir le contacte avec le ministère et nous ne pouvons que nous en réjouir. La situation bloquée pendant 2 ans ne pouvait pas nous satisfaire. Aussi nous allons poursuivre notre action pour que nos propositions soient entendues et que notre discipline occupe toute la place qui est la sienne.

 

De ce combat je retiendrai une chose. L’ensemble des acteurs de notre discipline a du et devra encore clarifier la question de la place de notre discipline dans le système éducatif. Si nous en sommes convaincus, il nous reste à creuser encore et toujours les arguments qui nous permettent de la justifier. Nous avons su en faire la preuve par l’action, il est important que la réflexion didactique vienne étayer la pratique.

 

Enfin, il nous reste encore à travailler pour sur l’image de notre discipline auprès des médias et du grand public. Si nos parents d’élèves sont convaincus, il n’en reste pas moins que les phrases et les articles assassins relayés par des médias peu scrupuleux restent monnaie courante (1) (lors de notre action contre la circulaire notre parole n’a été diffusée que deux fois). C’est ce travail de fond que nous avons à faire au quotidien, pour éviter de porter le flan à des attaques aussi injustes qu’infondées.

 

C’est pour cela, que je vous invite tous à prendre la plume et à écrire des articles parlant de ce que nous faisons et en faisant part de la réflexion qui est la nôtre. Il ne s’agit d’attendre que les médias viennent à nous mais bien de faire le premier pas.

 

Fernando SEGUI

Président


(1) Cf. courrier des lecteurs du monde de la musique du mois de juin 2004.


Education Musicale :


Un IDD en 5ème (Anne-Françoise Garny)

Itinéraire d'un itinéraire (Christine Vallin)
L'éducation musicale en Norvège (Magne Espeland)
L'éducation musicale en Hongrie (Dénes Leganÿ)
Le parlé-chanté dans la musique vocale (Bénédicte Rogez)

Vie de l'association :


Compte-rendu de la réunion au ministère
Courrier au "monde de la musique"
Congrès de Sèvres : les autres champs artistiques : annonce
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques

Bulletin 187

2004-09-15


187 : « Nouveau bulletin, nouveau souffle ! » - 3ème trimestre 2004


EDITORIAL

Bonjour à tous,

 

Ce bulletin, est important à mes yeux car après une année difficile, nous allons, grâce aux efforts de tous, renouer avec la régularité de la publication. Nous sommes tous d’accord pour dire que le bulletin est un moyen de communication indispensable pour tous. C’est pour cette raison, et aussi pour qu’il ne soit pas un lieu d’expression de quelques uns, que je veux vous redire combien il est important que vous puissiez témoigner de vos expériences et de vos analyses de situations d’enseignements. Ainsi, la vitalité de notre discipline n’en sera que plus visible.

Enfin, il vient dresser le bilan du congrès qui s’est déroulé à Sèvres. Au nom de tous ceux qui ont pu y assister, je tiens à remercier très chaleureusement Francine BRUN (déléguée de l’académie de Créteil) et Denis FÉAU (délégué de l’académie de Paris) pour le travail accompli. L’organisation d’une telle manifestation demande un engagement et une disponibilité de tous les instants. Les nombreux rebondissements concernant le lieu dans lequel devait se tenir le congrès a été une source de tracas lourds qui n’a pas empêché la tenu d’une manifestation de très grande qualité et d’une grande richesse.

 

Avant de rentrer dans le détail de ce congrès, il est important de retracer l’origine de la thématique choisie. « Quels champs artistiques pouvons nous appréhender tout en gardant notre spécificité d’enseignement ? », tel était donc le thème que nous avions à cœur de traiter. Ce choix s’est effectué alors que le spectre de « l’optionnalisation » planait. Les arguments lancés pour soutenir ce projet tournaient autour de l’idée que les élèves de collège n’avaient jamais la possibilité d’appréhender d’autres champs artistiques que la musique et les arts plastiques. À travers les différents ateliers proposés, nous avons pu répondre à plusieurs problèmes :

- Primo, notre place dans le système éducatif est primordial puisque nous confrontons nos élèves à ce que Gilles BOUDINET et Georges SNYDERS appèlent des « Chefs d’œuvres »(1). À travers cette expérience, nous leur permettons d’aborder un langage particulier, une esthétique qui nous renvoie inexorablement aux thèmes fondateurs de l’humanité.

- Secundo, en allant confronter nos connaissances à d’autres champs artistiques, les professeurs d’éducation musicale ne se perdent pas. En effet, à travers cette expérience de décentration, nous observons différemment notre discipline et nos objectifs d’apprentissages. En nous plaçant d’un point de vue extérieur (arts visuels, danse, ….), nous pouvons mieux cerner les éléments premiers du langage musical que nos élèves peuvent appréhender et réinvestir aisément dans d’autres disciplines. De ce point de vue les programmes ont montré la voie en nous demandant de centrer nos objectifs autour de « espace, temps, couleur et forme » qui sont des éléments premiers aux prolongements inépuisables. Il est a noter que ces clés d’entrée dans les œuvres musicales sont tout à fait transférables à d’autres champs artistiques.

- Tertio, puisque l’expérience de cette année nous le prouve, il est important de montrer que les enseignants des disciplines artistiques sont à même de s’ouvrir sur d’autres champs artistiques. De plus ils sont capables d’apporter un regard particulier et opportun permettant d’éclairer autrement des objets artistiques qui nous paraissent éloignés. Ceci est tellement vrai que certains de nos collègues apportent à des élèves de spécialités danse ou cinéma un enseignement reconnu, de qualité et performant.

 

Au quotidien, l’expérience nous prouve que nous sommes tous à même de nous emparer d’autres champs artistiques avec succès. Non seulement les élèves appréhendent ces autres supports avec intérêt mais nous sommes capables de leur donner des clés nouvelles pour les appréhender avec un œil nouveau. En contre partie, notre conception de notre métier en sort plus forte encore et surtout plus précise.

 

Aussi, pour poursuivre cette recherche passionnante, il est apparu aux membres du conseil d’administration de l’A.P.E.Mu. qu’un travail sur les objectifs du cours d’éducation musicale était à mener. Afin de répondre aux nombreuses que se posent les collègues et afin d’apporter des éléments plus précis à nos détracteurs, il faut que la profession soit prête à aborder cet épineux problème. Nos programmes nous ont tracé la voie, et il semble important de prendre le recul nécessaire pour analyser 10 années de pratiques.

 

Pour conclure, je vous invite à réfléchir, à écrire, à débattre et à travailler dans ce sens pour apporter des bases de travail concrètes au prochain congrès qui s’annonce passionnant.

 

 

Fernando SEGUI

Président


(1) Cf. Conférence de Gilles BOUDINET lors du congrès ainsi que ses écrits et ceux de Georges SNYDERS. Vous pouvez également consulter son site sur :

www.omf.paris4.sorbonne.fr/gsem/gboudinet/



Education Musicale :


"Mai Nozipo" de Dumisani Maraire (Dominique Terry)


Vie de l'association :


Congrès de Sèvres : compte-rendu

Congrès de Sèvres : rapport moral, financier, intervention d'Yves Delecluse, de Vincent Maestracci
Liste des IA-IPR
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques

 

Bulletin 188

2004-12-15


188 : « Flou, on peut faire mieux » - 4ème trimestre 2004


EDITORIAL

Bonjour à tous,

 

Je commencerai par vous adresser tous mes vœux pour la nouvelle année 2005. Qu’elle vous soit agréable et pleine de projets musicaux.

 

En cette période de vœux, il ne vous aura pas échappé qu’au plus niveau de notre gouvernement, les enseignements artistiques ont été un sujet de propos intéressants. Il a été dit en substance que du travail avait été accompli mais qu’il fallait encore faire mieux. Enfin, une des mesures phare aura été le « une chorale dans chaque collège ». Cette petite phrase n’a pas échappé aux journalistes qui ont immédiatement investi deux collèges et filmer deux collègues au travail. Et après ? Si nous allons au delà des effets d’annonces, nous nous apercevons que malgré le travail commun des ministères de l’Education Nationale et de la Culture, les vieux démons réapparaissent. Dans les différents textes communiqués(1) depuis la rentrée, force est de constater que persiste toujours un flou entre éducation et enseignement artistique. La place importante des arts dans le développement des élèves est mise en avant mais les moyens mis en œuvre sont soit insuffisants soit mal dirigés. En effet, que penser des baisses du nombre d’heures de chorale dans toutes les académies ? Pourquoi insister sur ce dispositif qui n’est que le prolongement des enseignements obligatoires et qui ne prend de sens que par ces derniers ? Certes la chorale et les ensembles instrumentaux jouent un grand rôle pour nous tous mais pour ce qui est de la formation de tous les élèves aux arts, nous parlons bien ici des enseignements.

 

Le problème de notre vision réside dans le fait qu’un enseignement musical (pour ce qui nous concerne) ne peut être réalisé que par un professeur d’éducation musicale formé à son art et à son enseignement. Fort d’une pratique, de connaissances, et de culture musicale ainsi qu’une formation générale, nous sommes capables de concevoir des enseignements de qualité qui permettront à tous les élèves d’aborder des œuvres issus de toutes les époques, styles, continents, possibles et imaginables.

 

Pour conclure sur ce sujet, il me paraît important de souligner le glissement sémantique opéré : « Le Haut Comité des enseignements artistiques est transformé en Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle » (1). Ce qui apparaît comme un détail cache mal une vision de l’enseignement des arts héritée de Malraux. Confrontez les enfants à des chefs d’œuvres et la magie opérera d’elle même. Cette dernière est réductrice et ne fait que montrer l’ignorance de ceux qui imaginent cela des réalités que nous rencontrons au quotidien.

 

La vigilance reste donc, encore et toujours, de mise. Nous devons poursuivre notre action et réaffirmer notre vision des enseignements artistiques qui fait ses preuves au jour le jour.

 

Dans ce numéro, vous pourrez lire des articles de collègues concernant des cours à partir d’oeuvres contemporaines. Et oui, la musique contemporaine est bien présente dans nos cours et permet aux élèves d’entendre certaines choses et de comprendre des conceptions artistiques différentes du bon goût ambiant. Lorsque j’étais étudiant (il n’y a tout de même pas si longtemps !) mon professeur d’analyse nous exhortait à suivre les concerts de musique contemporaine à Lyon. À chaque fois, le constat était le même, l’auditorium était bien vide et nous pouvions, pour une fois, nous installer confortablement à l’orchestre et écouter avec avidité les œuvres de l’école de Vienne, Bartok, Takemitsu, Boulez, Reich, ….

Que nous disent ces œuvres ? Elles nous rappellent que depuis que les musiciens composent et réfléchissent sur leur art, le métier et les problèmes restent toujours les mêmes. Comment agencer les sons ? Quelle sens mon acte créateur prend il par rapport aux anciens, aux goûts du jour ? Tous les grands compositeurs ont été « contemporains » à leur époque. Ils ont eu à affronter les critiques et l’incompréhension comme l’engouement le plus fort. De tout cela, nous pouvons en retenir une chose : le problème pour l’enseignant ne réside pas dans le choix de l’œuvre mais bien dans le « pourquoi » je choisis cette œuvre ? À quelles questions répond elle ? Comment donner les clés d’une compréhension à mes élèves qui seront, peut être, décontenancés par un discours si éloigné de ce qu’ils connaissent et apprécient ? En utilisant des œuvres éloignées du discours musical véhiculé par les médias, on ne peut que mieux s’interroger sur un art, mais aussi le monde dans lequel il s’inscrit.

 

Enfin, il erroné de penser qu’une œuvre « contemporaine soit plus difficile à aborder avec des élèves qu’un chant grégorien, un aria de Mozart, un opéra de Wagner, un chant mongole ou une chanson actuelle. Ces différents exemples peuvent être aussi éloignés des goûts artistiques de nos élèves qu’une œuvre contemporaine. Encore une fois, et c’est bien là un acte d’enseignement, le problème n’est pas dans le choix du support mais bien dans le pourquoi on le choisit. À partir de là tous les chemins sont possibles pour atteindre un objectif d’apprentissage. Les considérations de goûts sont dépassées pour permettre une compréhension plus large de ce qu’est la musique.

 

Sur ce, bonne lecture et bonnes écoutes.

 

Fernando SEGUI

Président


(1) Cf. le communiqué de presse du 03/01/2005 sur le site du ministère.



Education Musicale :


Rapport Thélot : lecture critique et propositions

Musique et guerre en 3ème ((Bénédicte Rogez)
Stripsody de Cathy Berberian (Fernando Segui)
Sequenza III de Luciano Berio (Danielle Lacarrière)
On eût dit des coups d'ailes de Guy Reibel (Dominique Terry)

Vie de l'association :


Lettre au Président de la République
Lettre au ministre de l'éducation nationale

Informations diverses

Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques