Sommaire et edito - 2003
Bulletin 181
2003-03-15
181 : « Une année riche en évènements > Questions. » (1er trimestre 2003)
EDITORIAL
Bonjour à tous,
Je ne commencerai pas cet éditorial avant de vous avoir souhaité une bonne et heureuse année 2003. Qu’elle soit source de joie, de réalisations et de pratiques musicales passionnantes.
Cette année fut riche en évènements pour notre association et pour notre discipline. Le congrès s’il fut intéressant nous a permis, encore une fois, de nous questionner sur le sens même de notre métier. Cette question est légitime et primordiale. Elle doit être présente en nous à chaque instant et les réponses que nous pouvons apporter seront autant de soutiens, de points de départs pour les situations pédagogiques que nous imaginons. Elle est le moteur même de notre action afin de permettre à nos élèves de construire les repères dont parle Michel DEVELAY (1)
Pour nous aider à apporter des réponses à cette question, nous avons décidé d’élargir notre prochaine Assemblée Générale qui se tiendra dans l’académie de Clermont-Ferrand (merci les collègues !) afin de travailler sur cette thématique. Toujours dans ce même but, nous avons pensé réaliser une enquête nationale afin de cerner toutes vos réflexions. Lors de notre première réunion de travail, nous avons été confronté à la richesse et à la difficulté de cette thématique et le questionnaire que nous pensions réaliser s’est avéré plus délicat et plus ouvert que prévu. Aussi il nous faudra attendre encore un peu avant que vous ne receviez ce questionnaire qui s’avérera un document intéressant autant pour nous que pour nos interlocuteurs.
En tout état de cause, il apparaît important que dans cette période, nous montrions notre souci de savoir ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. La question du sens est véritablement existentielle. Qu’avons nous à faire avec nos élèves ? Qu’elle est la raison d’être de notre discipline dans le cadre du système éducatif ? Il y a une certitude qui nous a été rappelé par Vincent MAESTRACCI lors de notre dernière assemblée générale : nous sommes une discipline d’enseignement. C’est bien en vue de répondre au mieux à cette mission que nous nous devons de nous questionner et d’apporter des réponses les plus claires possibles afin de ne pas nous fourvoyer dans des pratiques qui relèveraient plus de l’animation ou de l’enseignement spécialisé.
Les nouvelles épreuves du baccalauréat vont dans le sens de notre spécificité. Nous sommes ouvert à tous les élèves qui peuvent par le biais de notre enseignement trouver des réponses et construire des compétences nouvelles. Vivre une situation musicale, l’analyser, comprendre une démarche créative, replacer dans un contexte historique et artistique : autant d’activités que nous savons et que nous avons à mener. Passer du sensitif, au conceptuel, de la démarche analytique à une réalisation vivante, sans jamais nier, ni exclure l’une ou l’autre car le monde et l’humain sont faits de toutes ces facettes.
Fernando SEGUI
Président
(1) « Trouver du sens à l’école, c’est construire un ensemble de repères, se fixer un ensemble de valeurs qui permettent de mettre son monde en ordre et de le partager avec ceux d’autrui….. Le sens est au cœur de la construction de la personne. Donner un sens à son action, à sa vie, c’est se donner un dessein, une fin, un projet personnel et plus tard professionnel, c’est se construire une identité. » ("Donner du sens à l’école" de Michel DEVELAY (ESF, 1996) > p.91)
Bulletin 182
2003-06-15
182 : « Politique éducative » - 2ème trimestre 2003
EDITORIAL
Bonjour à tous,
Depuis le précédent éditorial, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les évènements se sont précipités apportant leurs lots de mauvaises surprises et de désagréments.
Le rapport sur les enseignements artistiques(1) a été comme un coup porté à notre discipline et à l’idée même que nous pouvions nous faire d’une véritable politique éducative. Ce texte est truffé d’idées reçues, d’images d’Epinal aussi réductrices que destructrices. Pour vous en rendre-compte, je vous invite à le lire sur le site du ministère.
Ce qui me choque le plus dans ce rapport, ce sont les arguments et les causes avancés pour justifier ce qui me représente pour moi une aberration éducative et politique. En effet, comme vous pourrez le lire dans la lettre que j’ai envoyée à Monsieur Luc FERRY, les raisons invoquées ne reflètent pas ce que nous vivons au quotidien. Je ne vais pas reprendre tous les éléments développés mais me concentrer sur les questions du sens que nous donnons à notre discipline et de notre éthique professionnelle.
Pourquoi sommes-nous enseignants d’éducation musicale dans le second degré ? Cette question du sens de notre discipline, que nous posions comme sujet de réflexion pour l’année en cour, semble prendre toute son importance aujourd’hui. En effet, ce sont bien ces idées qu’il nous faut faire connaître et énoncer haut et fort pour répondre aux simplifications proposées. Pour ma part, je pense qu’appréhender des arts en une année, même partiellement, est impossible. Nous savons bien que pour permettre à un élève de construire les éléments qui lui permettront de comprendre au mieux, différemment et plus finement l’univers sonore, nécessite un travail de fond sur plusieurs années. Nous ne sommes pas de gentils animateurs qui faisons chanter des élèves et entendre des enregistrements de musiques qui touchent inévitablement des enfants ! Nous sommes enseignants désireux de construire sur du long terme et qui avons fait évoluer notre discipline.
À ce stade de la réflexion, il est indispensable de redonner une « définition » de ce qu’est l’apprendre pour reprendre le terme utilisé par André GIORDAN(2). Avant tout, c’est un acte individuel, réalisé par l’élève seul par le biais des différentes sources d’informations, d’expériences, et de réflexions qu’il rencontre. Seuls les apprenants peuvent élaborer leurs significations propres, compatibles avec ce qu’ils sont. En d’autres termes, l’élève n’est pas seulement acteur de son apprentissage. Il est « auteur » de ce qu’il apprend. On ne peut jamais apprendre à sa place. Qu’on soit enseignant ou parent, il faut bien s’y faire. Seul l’élève peut apprendre, et cela au travers des seuls moyens dont il dispose. (p.16)
Enfin apprendre est le fruit d’un mûrissement individuel, long, qui permet à l’élève de construire une nouvelle représentation ou une idée modifiée d’une conception qu’il s’était forgée.
Nous verrons ainsi que l’apprendre est d’abord une métamorphose… Les questions, les idées initiales, les façons de raisonner habituelles deviennent autres quand l’individu a appris. La compréhension d’un savoir nouveau est le résultat d’une transformation - souvent radicale - de la représentation mentale de l’apprenant. Son questionnement est complètement reformulé, sa grille de références largement réélaborée, sa façon de produire du sens n’est plus la même. Les mots eux-mêmes peuvent avoir changer de sens.
Ces mécanismes ne sont jamais immédiats, mais passent par des phases de conflits ou d’interférences. Tout est affaire d’approximation, de concertation, de confrontation, de décontextualisation, d’interconnexion, de rupture, d’alternance, d’émergence, de palier, de recul et surtout, de mobilisation, nous y reviendrons longuement.
Aujourd’hui les élèves de 3ème prennent plaisir à venir en cours de musique parce qu’ils y travaillent ! Parce qu’ils apprennent à entendre et à comprendre les musiques qui sont les leurs. À partir de supports variés, ils ne se focalisent plus sur l’enveloppe stylistique, mais se plongent dans la technique d’organisation des sons, pour pouvoir en dégager des considérations esthétiques voire philosophiques. Les expériences vécues en cours d’éducation musicale permettent l’apprendre décrit plus haut.
Mais au fond de tout cela se cache un autre danger : celui de la vision de l’enseignement. Un grand super marché où je vais prendre ce dont j’ai besoin. Quand l’école répond à un service (ça sert à ...), alors nous sommes bien loin de son rôle. L’école ne sert pas, elle ne produit pas mais elle permet à des jeunes gens de se construire et de devenir les adultes de demain. Elle leur permet de mieux appréhender le monde dans lequel ils vivent et qu’ils comprennent assez mal. Mieux le comprendre pour mieux le vivre est un enjeu que nous ne devrions pas oublier. La véritable politique éducative se situe à ce niveau.
Fernando SEGUI
Président
(1) "L’éducation aux arts et la culture" rédigé par Mme Juppé-Leblond, M. Lesage, Mme Chiffert et Mme Krynen.
(2) "Apprendre !" (Belin, 1998).
Education Musicale :
Commentaires sur le rapport enseignements artistiques
Programme du baccalauréat 2004
Expéreience nouvelle pour des concerts de fin d'année (Patrice Latour, Michèle Latour, Emmanuel Thiry)
Programme de l'université d'été : musiques et cinéma
Arvo Pärt, biographie, relation texte-musique (Jérôme Thiébaux)
Vie de l'association :
Deux lettres à Luc Ferry
AG de Chatel-Guyon : programme, inscription
Informations diverses
Liste des IPR
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques
Bulletin 183
2003-09-15
183 : « Optionnalisation ? > Réaction / Action » - 3ème trimestre 2003
EDITORIAL
Bonjour à tous,
Voilà bientôt un an que nous réagissons aux déclarations et aux propositions qui sont faites d’optionnaliser les enseignements artistiques en classe de 3ème. M
(...)
Fernando SEGUI
Président
Education Musicale :
Questionnaire : l'optionnalisation en 3ème
Une recette pour accomoder le PPCP (Christine Vallin)
Parfois la digestion s'avère difficile (Jean-Françios Macke, Christine Vallin)
TMD, tunnel moins dangereux (Patrice atour)
Hommage à Luciano Berio (Jérôme Thébaux)
"A ticket to ride", Beatles vs Cathy Berberian (Dominique Terry)
Atelier CRAP : chansons de nos vies ... (Christine Vallin)
Coup de gueule (Bénédicte Rogez)
Vie de l'association :
Courrier à M Gaudemar
AG : bilan financier
Informations diverses
Liste des IA-IPR
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques
Bulletin 184
2003-12-15
184 : « Ouverture aux autres Arts ? » - 4ème trimestre 2003
EDITORIAL
Bonjour à tous,
Avant tout, permettez moi de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2004. Ce numéro aurait du vous parvenir avant les vacances de Noël, mais avec l’aide de tous et grâce au travail de Jérôme nous parvenons à rattraper les mois de retard petit à petit. Suite aux engagements des uns et des autres lors de notre dernière Assemblée Générale, je suis certain que nous serons en mesure de publier les prochains bulletins en temps et en heure.
Ce bulletin arrive suite à l’A.G. de Châtel-Guyon organisée par nos collègues de l’Académie de Clermont-Ferrand. Je souhaite les remercier très chaleureusement car l’accueil fut à la hauteur de nos espérances en répondant au besoin que nous avions de travailler dans de bonnes conditions mais aussi de créer des occasions de nous retrouver pour des moments plus conviviaux. Je souhaite également saluer Dominique TERRY trésorière depuis de nombreuses années qui a souhaité passer la main à Martine BERTIER-WOLFROM qui saura lui succéder en se montrant aussi rigoureuse et efficace. Merci encore Dominique pour le travail accompli.
Enfin, les délégations de Paris, Créteil et Versailles ont décidé de préparer notre prochain congrès qui s’annonce passionnant : « Quels champs artistiques pouvons nous appréhender tout en gardant notre spécificité d’enseignement ? ». Bien sûr, le choix de cette thématique n’est pas sans rapport avec la parution le 30 octobre de la circulaire concernant les enseignements artistiques. A travers ce congrès nous souhaitons réfléchir et travailler sur cette ouverture aux autres arts.
La circulaire suit les différentes moutures que nous avions reçues et auxquelles nous avions réagi. Il est intéressant de noter que depuis le mois de juillet, certains éléments se sont rajoutés dans les dernières versions. Pour l’instant, le projet ne concerne que les établissements volontaires, mais malgré ce dispositif, on ne peut que constater une fragilisation de la présence des disciplines artistiques dans tous les établissements scolaires. Encore une fois, nous ne sommes pas là pour défendre une vision corporatiste mais l’idée que les élèves ne peuvent apprendre que dans le cadre d ‘un travail rigoureux et au long terme. À cet égard, nous constatons lors des épreuves au baccalauréat (facultatif et série L), que de plus en plus d’élèves se présentent en n’ayant pour formation musicale que celle reçue dans le cadre de l’Éducation Nationale. Cette évolution est à mettre au crédit du travail mené depuis la 6ème (et même depuis la maternelle) et dont on mesure alors l’effet lors de l’examen.
Aussi, les actions que nous avons proposées lors de l’A.G. et que vous allez retrouver dans ce bulletin et sur le site ont été lancées. Elles commencent à porter leurs fruits et surtout jouent pleinement leur rôle d’information. C’est bien par nous, enseignants, qui vivons notre métier au quotidien, que passent les valeurs dans lesquelles nous croyons.
Pour cela, nous avons décidé de préparer des bulletins thématiques afin que tout un chacun puisse faire part de ses expériences, de ses questions et de ses constats. Le premier est consacré aux 3èmes et sera porteur de richesse, d’originalité, et pertinence. A l’heure d’une relecture des programmes il est temps de montrer ce qui est fait afin de proposer, le cas échéant, d’éventuelles modifications. Alors, encore une fois, à vos plumes !
Fernando SEGUI
Président
(1) Cf. le BO du 30/10/2003.
Education Musicale :
Musique et arts, une affaire de coeur (Catherine Gagnard-Horry)
Petite histoire d'un album (Mireille Léon)
Création d'une comédie musicale par les élèves (Roland Petit)
Supports pour aborder de nouveaux champs artistiques (Dominique Terry)
Optionnalisation en 3ème : pourquoi l'Apemu s'y oppose ?
Vie de l'association :
Lettre au Président de la République
Lettre type aux élus
AG : compte-rendu : rapport moral, financier, questions à l'inspecteur général, décisions
Bulletin d'adhésion, Bulletin d'abonnement, Publications
Membres du conseil d'administration, du bureau
Délégués académiques