Compte Rendu d'Audience

Anne-Claire Scébalt

Le 6 juin 2020


L’ordre du jour concerne les 2S2C mais l’échange commence par un point sur la situation au lycée. 


ACS :  Nous n’avons pas évalué la situation de manière chiffrée, nous envisageons de le faire dans les jours à venir. Les échos de plusieurs collègues ne sont guère rassurants disparitions d’options, des effectifs de spécialités qui restent fragiles... Il y a certes un travail de fond à mener du côté du recrutement (notamment auprès de nos collègues de collège) pour rappeler que la musique au lycée est accessible à tous, sans condition de niveau ni de profil mais il est regrettable de constater que le choix des spécialités est uniquement un choix utilitaire, qui trop souvent est une reconstitution des anciennes filières. Il y a un travail à mener auprès des équipes éducatives pour déconstruire ces représentations. 


 ML : L’évolution des spécialités artistiques est suivie de près. Les données dont nous disposons sont très rassurantes sur l’avenir des enseignements artistiques. Globalement, les effectifs de spécialités en arts se confortent et il n’y a pas de baisse. De même, le volume global d’élèves qui suit un enseignement artistique (option + spécialité) se maintient et, s’il y a eu des suppressions d’options pour les raisons que nous connaissons, il y a vraisemblablement un transfert d’effectif vers les spécialités, On peut donc se réjouir de voir les effectifs à l’équilibre. 

 

ACS : Les 2S2C sont source d’une très grande inquiétude chez les professeurs d’éducation musicale et plusieurs points nous interrogent. Tout d’abord, puisqu’il s’agissait de répondre à une crise, ce texte reste-t-il d’actualité pour la rentrée prochaine ou devient-il caduc ?


 ML : Le dispositif est un texte spécifique qui vise à répondre à une situation très particulière. A priori, sans nouvelle consigne des autorités sanitaires, la rentrée devrait se dérouler « normalement ». Néanmoins, l’EAC est une réelle préoccupation et la question de périscolaire et de l’égalité des chances un vrai sujet de réflexion. Les contours de ce dispositif, au-delà des réponses qu’il apportait à une crise sanitaire, pourront être redessinés pour que le 2S2C devienne un véritable outil de l’EAC sur les territoires. 

 

ACS : La crainte des enseignants est de voir ces activités se substituer progressivement aux enseignements. La chorale reste un enseignement fragile tant il est difficile pour nos collègues d’obtenir un cadre statutaire stable et pérenne d’année en année. Le risque que les 2S2C entrent en concurrence directe avec cet enseignement notamment dans l’esprit des chefs d’établissement et des familles est grand. 


ML :  L’externalisation des disciplines artistiques et de l’EPS n’a jamais été envisagée. Les propositions issues du 2S2C n’auront jamais vocation à remplacer ce qui se fait en classe ni dans le premier degré où une épreuve écrite portant sur les pratiques artistiques pour ceux qui le souhaitent, ni dans le second degré où des projets de collaborations avec des artistes et des intervenants ont déjà lieu. 

La chorale a toujours été une priorité affirmée du ministère. La crise que nous venons de vivre, nous impose d’envisager l’an prochain des remédiations et l’accompagnement des élèves dans le cadre des « devoirs faits ». Ces dispositifs nécessitent beaucoup d’heures mais ne devront pas remettre en cause la chorale qui sera un atout précieux pour remettre du collectif au sein de l’école. L’importance de cet enseignement sera rappelée dans une circulaire ou une lettre de rentrée à paraître courant juin. 

 

ACS : Les professeurs d’éducation musicale n’ont jamais été opposés à des partenariats avec le milieu culturel, bien au contraire, ils sont fréquemment impliqués dans des ateliers artistiques notamment. Le texte des 2S2C semble exclure les experts que nous sommes. Nous regrettons de lire que « les professeurs peuvent aussi jouer un rôle d’appui ... pourront travailler avec les acteurs locaux... ». Il nous semble important que les professeurs, puisqu’ils sont experts de leur discipline et garants d’une cohérence pédagogique, soient dans tous les cas a minima consultés sur le choix des intervenants et sur les projets conduits dans les 2S2C. Nous pensons que l’EAC ne doit pas être épars et qu’il convient de rassembler et coordonner ces actions pour donner réellement du sens à l’éducation artistique.  


ML :  C’est bien ainsi que nous envisageons les choses. Ce texte, écrit dans un contexte très particulier sera amené à évoluer dans ce sens.