Audience au ministère janvier 2020

Anne-Claire Scébalt

Compte rendu d’audience

Le 13 janvier 2020

 

L’APEMu a été reçue par Marie Ameller, Conseillère discours et culture et Manuel Brossé, chargé de mission éducation artistique et culturelle à la DGESCO.

 

 

Deux points essentiels était à l'ordre du jour de cette audience :

1. la situation à la rentrée 2020 de l'enseignement facultatif chant choral 

2. les évolutions des options facultatives et des spécialités au lycée

 

A.C.S et J.T : L'APEMu n'a pas fait de nouvelle enquête concernant la rentrée 2020 mais a reçu des retours concernant la situation du chant choral. Il apparaît que la situation statutaire se dégrade fortement. Après une nette amélioration suite au décret instituant l'enseignement facultatif de chant choral, le retour de situations hors statut est alarmant. L’IMP est encore considérée comme une rémunération des heures devant élèves, les 72h sont trop rarement attribuées à cet enseignement et l’inscription dans le bulletin scolaire se fait à la marge. Ces éléments posent problème d’un point de vue statutaire mais révèlent aussi un manque de reconnaissance pour ce qui devrait désormais être considéré comme un enseignement au même titre que les autres. Seul le respect du cadre permettra d’ancrer cet enseignement facultatif et de l’inscrire dans le temps. La question d'un contrôle et d'un suivi est posé par l'association. Au-delà du cadre réglementaire, et de la création, les enseignants sont confrontés à de lourdes tâches de production, et que cette production a un coût important : location des salles, SACEM, rémunérations des intervenants, coût logistique et sécurité parfois. 

 

Réponse de Marie Ameller et Manuel Brossé : Le ministère fait le même constat dans les premières remontées d'enquête. Une note interne rappelant les textes devrait arriver dans les Académies en rappelant les fondamentaux de l'enseignement facultatif : limiter l'IMP, rappel du cadre des 2h / 72h, incitation à l'inscription de l'enseignement dans le bulletin scolaire. Il est rappelé que ce suivi appartient au corps d'inspection et aux recteurs. Ces points seront rappelés lors de la prochaine réunion Recteurs / DRAC.

 

Le ministère va également éditer une actualisation de sa stratégie pour l'éducation artistique et culturelle dans laquelle le chant choral occupe une place de premier ordre. L'objectif 100 % des classes doit être atteint en 2022 ; le ministère note que celui-ciest sur la bonne voie avec 75 % des classes touchées en juin 2019. 

Les leviers pour atteindre l'objectif sont également :

. la formation continue et initiale pour laquelle l'INSEAC, installé en ce début d'année 2020, va devenir un des acteurs fondamentaux

.la production et la valorisation de ressources avec par exemple Lumni, la nouvelle plateforme éducation de l’audiovisuel public et Vox, plateforme numérique interactive dédiée au chant choral.,

 

De plus, le ministère travaille à la clarification des missions des Commissions nationales et territoriales chant choral qui ont été mises en place dans le cadre du plan choral afin d'apporter un soutien financier à la création, aux projets territoriaux et à la formation. 

 

le ministère fait parvenir à l'APEMU la circulaire chant choral datant de janvier 2019 laquelle précise la composition, les missions et les moyens des commissions précitées, dont l'association n'avait pas eu connaissance à cette heure.

 

A.C.S et J.T : Ce texte et ces actions mériteraient d’être davantage promus et il serait profitable que les professeurs soient accompagnés dans la mise en œuvre des dossiers proposés à ces commissions.

 

2. L'enseignement au lycée

A.C.S et J.T : La situation de l'enseignement facultatif dans les lycées est catastrophique. La nouvelle enquête conduite entre décembre et janvier vient conforter les chiffres annoncés lors de l’audience avec M. Le Ministre de l’éducation nationale. Les effectifs diminuent considérablement à cause de la perte des points bonus, les personnels de direction font d’autres choix pour l’utilisation des marges et abandonnent les options. Cette perte d’attractivité et la situation actuelle sonnent le glas des enseignements facultatifs.

 

M.A, M.B. : Le ministère est conscient de cette situation qui touche l'ensemble des options artistiques. Paradoxalement, concernant la musique, l'offre est en augmentation si l’on cumule les élèves de spécialités et d’enseignement optionnel puisque de nombreux élèves ont choisi la spécialité là où les années passées ils suivaient l’enseignement optionnel. Le MENJ et le ministère de la Culturevont donner instruction aux recteurs et aux DRAC pour  préciser la question de la rémunération des artistes intervenant dans ces options et demander à porter une attention particulière à la présence des options artistiques dans les lycées.

A.C.S et J.T : S’il y a augmentation, c'est là où option facultative et enseignement de spécialités coexistent. Au-delà des chiffres globaux, existent de véritables zones grises, la disparition programmées des enseignements facultatifs laissera un vide sur le territoire sauf s’ils sont suppléés progressivement par des spécialités.

Concernant les spécialités, il existe un net déséquilibre entre l’offre nationale d'enseignement arts plastiques et celle éducation musicale. Il s'agit bien ici de comparer des éléments qui concernent un enseignement présent au collège et qui devrait pouvoir être poursuivi au lycée. Ce contexte de réforme, pourrait être l'occasion de développer le potentiel des spécialités musique et d’envisager un rééquilibrage en portant une attention sur l’égalité territoriale.

 

M.A : souligne que la réforme du lycée n'a pas bouleversé les équilibres antérieurs., qu'une adaptation à l'évolution de la demande d'enseignement est nécessaire et qui'l convient de veiller à une présence territoriale susceptible d'y répondre efficacement.

A.C.S et J.T : La spécialité ne peut être envisagée que sous une vision strictement utilitaire de l'enseignement. La spécialité musique permet l’acquisition de nombreuses compétences transversales indispensables telles que la maîtrise de l’oral. Il est aussi rappelé que les éléments qui figurent sur le site de l'ONISEP concernant les formations en lien avec la musique sont toujours peu lisibles. L'ONISEP rencontrée en début d'année scolaire a suggéré que l'Apemu propose à la publication des fiches.  L'Apemu précise que ce n'est pas son rôle, et que les bénévoles engagés dans l'association n'ont pas vocation à se substituer à une institution dont c'est la mission. 

 

Concernant le grand oral, l’APEMu maintient sa proposition d'adosser aux enseignements de spécialités choisis enseignement optionnel si l'élève le souhaite. L’expertise des enseignants d’éducation musicale pourrait être un réel atout dans la préparation technique de l’oral (corps, respiration, placement de la voix). Les compétences orales sont déjà au centre du travail conduit au collège et doivent être encore développées au lycée. L’option se mettrait au service du grand oral et ceci permettrait également de donner du sens à l’enseignement facultatif. A cette préparation plus technique, s’ajoute la possibilité pour les élèves qui renonceraient à la spécialité musique la possibilité de poursuivre ce qui pour eux est davantage une passion.  

 

M.A, M.B. : c’est une proposition pertinente et intéressante qui a retenu toute l’attention et qui sera à nouveau étudiée les jours à venir. Le texte de cadrage du grand oral devrait paraître prochainement

 

 

Carte des spécialités Arts plastiques et musique par académie :