Le dossier lycée

Anne-Claire Scébalt

27 août 2019 : audience de M le Ministre

 

Cette audience a permis à l'APEMu de porter son projet d'inclure les enseignements optionnelles dans la préparation du grand oral.

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5 avril 2019 : courrier à M le Ministre

Monsieur le Ministre,               

                De nombreux députés, de différentes familles politiques vous ont interpellé sur la question du devenir des enseignements artistiques dans la réforme du baccalauréat et plus particulièrement au sujet des points bonus. En effet, si les enseignements artistiques jouent un rôle essentiel au sein de l’école, ils participent également au rayonnement culturel des territoires et impliquent l’école mais aussi les collectivités. 

                Nous souhaitons tout d’abord vous faire part de notre incompréhension face à l’incohérence de la réponse qui précise que, concernant la bonification « tous les enseignements ont un traitement identique », et que « dans le baccalauréat 2021, tous les enseignements optionnels ont exactement le même poids »[1] alors même que la réponse vient justifier un traitement différent pour les options. 

Au-delà de cette incompréhension nous souhaitons vous faire part de l’indignation des professeurs d’éducation musicale. En effet, l’idée selon laquelle l’éducation musicale au lycée n’est pas essentielle car un élève pourrait poursuivre son parcours artistique dans un conservatoire remet gravement en cause le rôle de l’école de la République dans une éducation artistique et culturelle pour tous les citoyens. Elle témoigne également d’une méconnaissance des deux cursus qui, s’ils peuvent parfois être complémentaires, sont fondamentalement différents. Comme le précisent les futurs programmes établis par vos services, les options musique en lycée accueillent tous les élèves, quels que soient leurs profils et leurs parcours. Ces programmes insistent sur la nécessité, pour construire le cours, de prendre en compte la diversité des profils, des parcours de nos élèves, la multiplicité de leurs attentes et de leurs ambitions. L’enseignement qui est dispensé au lycée est tourné vers les pratiques collectives et vers un accès à une culture musicale solide et commune, socle de l’élévation du citoyen. Ainsi, qu’il s’agisse des publics, des missions, des champs de compétences mais également des méthodes d’apprentissage, l’enseignement à l’école et celui dispensé dans les conservatoires sont absolument différents et ne peuvent se substituer l’un à l’autre.  

A la lecture de cette déclaration à l’assemblée nationale, nous nous interrogeons sur vos projets en termes d'égalité des chances, d'accès pour tous aux cultures artistiques et de lutte contre les déterminismes sociaux, culturels et géographiques.  

                Ainsi, sollicitons-nous de votre haute bienveillance une audience, laquelle nous permettra d’aborder ce sujet mais également chaque point de la réforme sur lesquels nous n’avons pas été consultés : celui des épreuves au baccalauréat, la rénovation de la TMD qui se déroule actuellement sans aucune concertation avec les professeurs de cette section. 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre de l’éducation nationale, l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués à une éducation artistique de qualité et accessible à tous.


[1] Réponse publiée au JO le 05/03/2019

 

5 février 2019 : demande d'audience à tous les recteurs

Courrier écrit par l'APEMu, Polychrome (arts plastiques), les ailes du désir (cinéma), ANRAT (théâtre).

Objet : demande d’audience

                                                Monsieur le Recteur, 

            Nous sollicitons de votre haute bienveillance une audience afin d’aborder avec vous la question des enseignements artistiques pour tous les élèves de notre académie. Pour garantir l’égalité et l’équité territoriale, valeurs de notre école de la République, et compte tenu de la géographie de notre territoire, avec notamment des milieux ruraux ou éloignés, nous attirons votre attention sur l’importance du maintien et du soutien des options et spécialités artistiques, accessibles dans un périmètre raisonnable pour tout élève. 

            La réforme, dont nous avons pris acte, prévoit la suppression des filières et la possibilité pour chaque élève de construire son parcours par de nouvelles combinaisons des enseignements de spécialité. Nous attendons une réelle prise en compte de ces nouvelles dispositions, qui permettent aux élèves, quel que soit leur profil, d’accéder aux spécialités artistiques, auparavant réservées à la série littéraire. 

            La dérogation de droit vers un lycée hors secteur accordée aux élèves de collège qui souhaitent intégrer – et poursuivre – un cursus artistique dès la Seconde, est la seule garantie d’équité d’accès à ces enseignements dits « rares ». Cette sécurisation du parcours de l’élève va lui donner une plus grande lisibilité dans les choix possibles de poursuite d’études. Les compétences acquises par l’élève dans nos disciplines artistiques pourront être valorisées dans l’orientation en post-bac, où leur implication spécifique sera prise en compte.

             Un fléchage des horaires en enseignement optionnel de nos disciplines artistiques, permettrait de pérenniser et de rendre plus lisibles nos enseignements artistiques. Nous craignons sinon que même les élèves motivés, face à des procédures incertaines, ne puissent poursuivre leur formation artistique. 

            C’est pourquoi il nous semble important d’installer un moratoire de trois ans pour les enseignements en spécialité et en option, le temps que les effets de cette réforme puissent être mesurés, quels que soient les effectifs concernés. 

            Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de bien vouloir recevoir, Monsieur le Recteur, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

 

 

18 janvier 2019 : courrier à M le Ministre (20/20 pour tous)

Épinal, le 18 janvier 2019

 

Monsieur le Ministre,               

                Nous vous remercions pour l’audience qui nous a été accordée le 11 décembre 2018. Néanmoins, les réponses apportées ne peuvent être satisfaisantes au regard des enjeux et des objectifs de l’éducation musicale au sein de l’école de la République. 

La fermeture des spécialités dans plusieurs lycées pour des raisons de moyens est regrettable et prématurée. En effet, longtemps tributaire des effectifs de la série L très fragiles, la spécialité musique, par l’ouverture à de nouvelles associations plus pertinentes (avec les mathématiques et la physique notamment), rassemblera davantage d’élèves qu’auparavant. C’est pourquoi nous demandons un moratoire sur les fermetures des spécialités jusqu’à ce que les effets de ces nouvelles dispositions soient mesurés. 

Par ailleurs, l’absence de dérogation pour l’entrée en seconde sera un élément fragilisant des spécialités qui ne pourront pas être offertes à tout élève motivé par ce cursus spécifique. Lors de l’audience, nous avons formulé la demande de mise en place de dérogations pour l’option facultative dès lors qu’elle peut être poursuivie en spécialité dans l’établissement. Si cette proposition avait, semble-t-il, remporté l’adhésion, nous constatons qu’il n’en est rien sur le terrain. 

                Enfin, la révision du coefficient attribué aux options artistiques intégrées désormais au contrôle continu remet en question la place et la légitimité de ces enseignements. D’ores et déjà, des personnels de direction ont fait savoir aux enseignants qu’ils ne maintiendraient pas ces options qui « ne rapportent plus rien au baccalauréat ». A plus long terme, après avoir mené un sondage auprès des élèves, il s’avère que peu d’entre eux envisagent de poursuivre leur option artistique l’année de l’examen pour privilégier des enseignements qui « rapportent » des points au baccalauréat. 

                Très attachés à un service public de qualité et à une éducation artistique pour tous, nous avons été particulièrement choqués par l'argument énoncé en audience, selon lequel les élèves peuvent suivre une formation musicale en dehors des établissement scolaires, justifiant ainsi la décision de valoriser les enseignements de langues anciennes par le maintien des points bonus. Cet argument contrevient au souci exprimé par vous-même et par l'ensemble des acteurs du développement artistique et culturel, de voir l'accès aux pratiques artistiques pour tous au sein même des établissements scolaires.   

                Nous déplorons que nos demandes ne soient suivies d’aucune décision qui, dans la continuité du plan chorale, favoriserait un enseignement musical ambitieux et rayonnant au sein du lycée de demain. En l’absence de réponse satisfaisante et, puisque désormais la musique est destinée à se réduire à une quantité négligeable du baccalauréat, l’APEMu invitera les jurys du baccalauréat dès la session 2019 à faire une remontée de toutes les notes à 20/20. 

Restant néanmoins à votre entière disposition pour envisager à nouveau des solutions constructives pour contrer les dangers qui menacent l’enseignement musical au lycée, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre de l’éducation nationale, l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués à une éducation artistique de qualité à tous les niveaux de l’école.

 

 

11 décembre 2018 : l'APEMu est reçue par la DGESCO

Anne-Claire Scébalt, présidente de l’APEMu et Fernando Segui, vice-président ont été reçus par de Matthieu Lahaye, conseiller de monsieur le Ministre de l’éducation nationale, Xavier Turion, directeur adjoint à l’enseignement scolaire, Mathieu Monthéard, chef de bureau à la DGESCO.
Lors de cette audience nous avons souhaité aborder les difficultés et les dangers rencontrés dans la mise en œuvre de la réforme du lycée pour les deux enseignements musicaux au lycée : l’option facultative et l’enseignement de spécialité.

Sur les options facultatives :

L’annonce faite par M. le Ministre de ne conserver les points bonus au bac que pour les options latin et grec est vécu tant par les enseignants, que par les élèves et leur famille, que par les chefs d’établissement comme une véritable injustice.

Nous nous interrogeons sur les raisons de cette décision injuste et souhaitons faire remarquer qu’il est incompréhensible pour les élèves que le travail et l’investissement ne soit pas valorisé au même titre. Par ailleurs, la nécessité d’un travail régulier, l’exigence de l’épreuve d’option musique, les compétences mises en œuvre demandent à l’élève un investissement considérable qui dépasse les 3 heures hebdomadaires. Enfin, comment transmettre les valeurs de la république aux élèves dès lors que le diplôme qui leur est délivré par l’école ne respecte pas les principes d’égalité ?

Les conséquences de cette décision sont graves. D’ores et déjà plusieurs lycées ont annoncé la fermeture de leur option. Les personnels de direction s’appuient sur le fait que l’option ne représente plus rien au baccalauréat pour justifier de son inutilité et la supprimer. De plus, dans les années à venir, les options verront sans doute leurs effectifs diminuer car l’on sait que l’année du baccalauréat toute l’énergie et l’attention de l’élève (de ses parents et de la communauté éducative) se concentrent vers l’examen. Avec cette baisse de recrutement c’est toute la filière du lycée qui est gravement menacée : les options facultatives certes mais aussi les enseignements de spécialité dont l’option constituait le vivier.

Sur la question des enseignements de spécialités

En préambule, nous souhaitons rappeler que la spécialité musique est un enseignement ouvert à tous, dans la continuité des apprentissages du collège, quels que soient les parcours des élèves. Les profils d’élèves sont variés. L’éducation musicale a donc toute sa légitimité dans un parcours au sein de l’école car elle permet un accès à la musique à de nombreux élèves qui n’y auraient pas accès autrement. Par ailleurs, comme en témoigne la vivacité du site la philharmonie de Paris sur les orientations possibles, c’est un enseignement aux débouchés nombreux et variés.

La carte des spécialités est actuellement établie par les recteurs : de « rares » les spécialités musique vont devenir plus qu’ « exceptionnelles ». De nombreux départements perdront l’unique spécialité musique comme en Meurthe et Moselle, dans l’Yonne notamment, et dans une académie entière, celle de Limoges. Ces suppressions questionnent grandement l’équité territoriale et l’égalité d’accès à ces enseignements.

A l’heure actuelle les recteurs s’appuient sur les effectifs passés pour fermer les enseignements de spécialité. Cependant, il est nécessaire d’avoir une vision prospective. En effet, jusqu’alors la spécialité musique ne pouvait recruter que parmi la série L aux effectifs déjà très faibles. Le nouveau baccalauréat devrait offrir la possibilité de combinaisons audacieuses et pertinentes au regard du supérieur, dont les élèves devraient s’emparer. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de maintenir a minima les spécialités existantes et de mesurer les effets de la réforme sur les effectifs l’an prochain.

Enfin, jusqu’alors les arts du son étaient dérogatoires, permettant de créer le vivier de recrutement pour la spécialité. Avec l’abandon des enseignements d’exploration la question du recrutement se pose lourdement. Nous savons que le nombre d’élève qui change de lycée à l’issue de la seconde pour une spécialité dérogatoire est plus qu’infime. Nous craignons que les contraintes géographiques associées à l’absence de bonifications pour l’option, associée à l’absence de dérogation pour la musique dès la seconde porte un coup fatal dans les années à venir aux options et spécialités musiques.

Ces points étant rappelés, nous demandons :

  • Que les points bonus soient rétablis pour toutes les options.
  • Une révision de la carte des spécialités musique au lycée pour une répartition plus juste et plus équitable sur tout le territoire.
  • Que les enseignements facultatifs soient dérogatoires lorsqu’il y a une possibilité de poursuite en 1ère et terminale.
  • Que monsieur le Ministre porte un regard sur les fermetures programmées, rappelant aux personnels de direction, dans la continuité du plan choral, son attachement à une éducation musicale de qualité tout au long du parcours scolaire.
  • Un moratoire sur les fermetures de spécialités dont les effectifs sont jugés trop faibles jusqu’à ce que les effets de la réforme, notamment des nouvelles combinaisons de dominantes soient mesurables.

Réponses :

L’implantation des enseignements de spécialité artistiques a fait l’objet d’une attention particulière de la part des chefs d’établissement et des autorités académiques. D’une manière globale et à l’échelle du pays, il n’y a pas de réduction de l’offre.

Coefficient : Cette décision, votée par le CSE, ne saurait être remise en question. La philosophie du nouveau baccalauréat n’est plus de bonifier certaines disciplines mais bien d’attribuer des coefficients spécifiques en fonction du parcours choisi par l’élève. Par le choix des dominantes, il peut valoriser certains enseignements. Pour les autres, ils compteront dans le contrôle continu, dont la musique fera partie au même titre que les autres disciplines.

Cette réflexion doit également s’appuyer sur les chiffres pour une approche plus raisonnée. A l’heure actuelle un élève peut obtenir une bonification de 0,5 points maximum grâce à l’option musique et 0,2 dans le nouveau baccalauréat. Cette différence infime est d’ailleurs souvent compensée dans les jurys du baccalauréat qui restent souverains pour octroyer des points aux élèves ayant des notes proches de l’obtention du diplôme ou d’une mention et qui auraient suivi une option de façon sérieuse et satisfaisante.

Alors pourquoi cette philosophie du nouveau baccalauréat ne s’applique-t-elle pas pour le latin-grec ?
Il est plus difficile de faire du latin et du grec en dehors du lycée alors que pour la musique la chose est envisageable. C’est donc le rôle de l’école de pouvoir permettre aux élèves de poursuivre cet enseignement.
Enfin, les effectifs des options relèvent peu des bonifications qui leur sont attribuées mais surtout de l’engagement et l’investissement des enseignants, des projets qu’ils conduisent et de l’intérêt pour une discipline.
Le ministère est attentif aux cartes des options et des spécialités. C’est un processus long et pour lequel des ajustements seront possibles.
Sur la possibilité de dérogation : A ce stade, il n’est pas possible d’apporter de réponse car il s’agit d’une prérogative des recteurs. Pour Xavier Turion, une recommandation est envisageable pour aller dans ce sens.

Effectivement, les fermetures d’option seront à observer sur le long terme.

Le moratoire n’est pas d’actualité. Le ministère ne travaille pas avec une gestion prédictive des effectifs. Sur l’organisation des combinaisons des choix possibles, il y aura une observation des situations. Par ailleurs, le ministère va produire un outil, une application permettant une meilleure lisibilité des combinaisons possibles contrairement à ce qui est proposé par l’Etudiant, (une recomposition des filières et des choix stratégiques pour la suite des études) ; cette application permettra une plus grande ouverture et variété. Une entrée Horizon arts est d’ailleurs prévue.

L’audience s’achève par les remerciements pour la qualité des sujets abordés, tant du point de vue de l’argumentation que sur le recensement des éléments factuels émanant du terrain qui restent très précieux pour le ministère.

Ajout post audience de l’APEMu :
Sur le calcul des points rapportés par l’option musique voici notre calcul :
La moyenne générale d’un élève comportera environ 11 disciplines (cela dépendra bien sûr des enseignements qu’il suivra). Imaginons un cas simple où l’élève a 10 dans toutes les matières et 20 en musique. Il a alors une moyenne de 10,9 (la musique lui rapporte donc 0,9). Cette moyenne comptant pour 10% dans l’obtention du baccalauréat. Alors la musique ne rapporte plus que 0,09. La différence entre la bonification actuelle et celle prévue est donc considérable.

 

 

20 novembre : pétition adressée à M le Ministre

 

Monsieur le Ministre, 

L’annonce dans le journal du dimanche de la décision d’offrir au grec et au latin la possibilité de conserver ces points bonus coefficient 3 suscite parmi les enseignants et les élèves un sentiment d’injustice et une grande incompréhension. Cette inégalité de traitement nous interpelle et interroge sur l’équité entre les candidats à l’examen. En effet, l’investissement de tous les élèves ne devrait-il pas être valorisé, quelle que soit l’option choisie ? Tout travail assidu et motivé ne mérite-t-il pas d’être pris en compte au baccalauréat ? Comment ce premier diplôme pourrait-il déroger à une obligation d’équité au sein de l’école de la République ? 

La perte des points bonus sera lourde de conséquences pour les lycéens dont l’investissement et le travail ne seront plus reconnus.. Si l’argument des faibles effectifs en latin et grec prévalait pour l’accord de cet avantage, il n’en sera pas moins réel pour les options artistiques qui, sans cette reconnaissance légitime, verront leurs effectifs considérablement diminuer. En effet, peu de lycéens, l’année du bac où ils concentrent leurs efforts vers l’obtention de ce diplôme, ne suivront un enseignement à raison de trois heures par semaine sans que cet enseignement ne soit valorisé dans l’examen final. 

Sans réponse de votre part à nos courriers des 30 septembre et 10 octobre, nous avons lancé une pétition que nous vous prions de bien vouloir trouver ci-joint. Celle-ci demande un traitement juste et équitable de toutes les options avec le rétablissement des points bonus pour toutes les options. Cette pétition a été signée par les principales associations de spécialistes des enseignements artistiques : Polychrome-edu et les Ailes du Désir et a récolté plus de 6 100 signatures en deux semaines. Il n’est pas étonnant de voir se mobiliser autour de cette demande des enseignants de nombreuses disciplines, des élèves, des artistes mais aussi tout un chacun car l’éducation artistique n’est pas uniquement un levier pour obtenir son baccalauréat. Chaque adulte que nous sommes mesure l’importance des arts et de l’éducation artistique dans la vie d’un citoyen éclairé. 

Par ailleurs, si le rétablissement des points bonus assurera dans l’avenir un maintien des effectifs dans les lycées, nous nous inquiétons vivement du devenir des options dans de nombreux établissements. En effet, les conseils pédagogiques ont eu lieu et de nombreux collègues annoncent la fermeture de l’option, sacrifiée sur l’autel de la réforme. Si, bien entendu, les choix de répartitions horaires relèvent de la compétence des établissements et de leur conseil pédagogique, la volonté et le soutien de l’institution donnent des orientations aux choix effectués par les équipes et les personnels de direction. Pour mesurer ce grave problème avec des données factuelles et précises, nous dressons actuellement une carte des projets de suppressions d’option. 

Ainsi, afin d’aborder toutes ces questions cruciales et de permettre aux enseignements artistiques de poursuivre leur mission d’éducation culturelle au lycée nous sollicitons de votre haute bienveillance une audience. 

Dans l’attente de cette rencontre, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre de l’éducation nationale, l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués à une éducation fondée sur des principes d’égalité.   

 

 

14 novembre : L'APEMu est reçue par le CSP et la DGESCO (M. Xavier Turion)

Compte rendu : cliquer ici

 

12 novembre : Proposition de courrier aux députés pour une équité de traitement des options
facultatives au baccalauréat

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2 novembre : L'APEMu lance une pétition pour une équité de traitement des options
facultatives au baccalauréat

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 11 octobre : Courrier commun avec les enseignants d'arts plastiques, cinéma et théâtre

 

Monsieur le Ministre, 

Nous avons considéré avec intérêt la réforme des lycées et l’annonce de la fin des filières dans les lycées. Mais nous découvrons avec consternation, au fil de l’été, les nouvelles maquettes d’enseignement et les informations concernant les futures répartitions de nos disciplines artistiques. 
Tout d’abord, nous avons peine à comprendre comment l’option de 3H pourra attirer un nombre d’élèves conséquent au sein du lycée avec un coefficient au bac représentant un centième du total. Avec évidence, c’est l’annonce de la fin de ce qui semblait pourtant être le prolongement de l’ancienne option facultative, bien mieux dotée en coefficient dans l’ancien bac, puisque les points au-dessus de la moyenne pouvaient être doublés dans la moyenne totale.
Nous apprenons avec soulagement que les options de latin grec ont obtenu un coefficient plus conséquent pour pallier ce problème, mais nous nous étonnons que ce qui est considéré juste pour les uns ne le soit pas pour les autres. Si le problème a donc été repéré pour d’autres disciplines, il pourrait tout autant l’être pour la nôtre. Il est tout de même dommage qu’il faille arracher, discipline après discipline, ce qui la rend viable. En conséquence, nous sollicitons de votre part la prise en considération de cette quasi-absence de coefficient et sa nécessaire revalorisation pour ne pas voir la mort programmée de l’option « arts » en lycée.
Par ailleurs, nous ajouterons au désagrément d’un coefficient quasi-nul pour l’option, l’annonce que notre spécialité devient « rare ». Certes, nos enseignements n’étaient pas prodigués dans tous les lycées, mais cette appellation semble sonner comme un programme funeste : la réforme, loin de viser à développer les enseignements artistiques, les « raréfie ». Actuellement, les options de spécialité sont réparties à peu près également sur les différents bassins et secteurs. 
Si seuls les lycées « peu attractifs » seront dotés de la spécialité, selon les propos du ministère rapportés par Marianne dans l’article publié le 3 octobre 2018, de nombreux élèves élèves risquent d'y renoncer. Cela est d’autant plus regrettable et inquiétant que ces spécialités correspondent à de véritables offres de formation et développent des compétences recherchées tant dans la vie professionnelle que citoyenne. Dans de nombreux territoires, elles sont par ailleurs la seule opportunité pour des élèves de poursuivre une pratique artistique à l’issue du collège. Plusieurs rapports de l’inspection générale montrent combien les arts jouent un rôle essentiel pour les élèves en difficulté, mais également pour ceux en réussite. 
Pour une réforme égalitaire, qui n’avantage pas les uns au détriment des autres, les options doivent être prises en compte de la même manière dans l’examen final et la carte des spécialités doit pouvoir offrir un accès réel et tangible à tout lycéen, ce dans un périmètre raisonnable de son lieu de domicile.

 

1er octobre : Courrier à M le Ministre concernant l'évaluation au Baccalauréat des options facultatives

 

Monsieur le Ministre,

Dans un contexte de réforme, où les inquiétudes sur le devenir des enseignements musicaux pèsent fortement, nous sommes scandalisés de lire dans le Journal du Dimanche du 30 septembre que les langues anciennes seront les seules options à conserver le bénéfice des points bonus dans le nouveau baccalauréat. Nous nous interrogeons sur les raisons et la légitimité de cet avantage réservé à ces enseignements alors même que, pour reprendre l’argument évoqué dans le JDD, les nombreux élèves qui se présentent en option musique seront eux-aussi démotivés par la part infime que représentera leur investissement dans le total des points du baccalauréat.

Cette décision, perçue comme une injustice, risque d’affecter profondément le recrutement des élèves, la pérennité des options et par conséquent portera atteinte à la vie musicale des établissements. A l’heure du plan choral, inscrit plus globalement dans une politique de développement culturel à tous les niveaux de l’école, nous ne pouvons imaginer qu’une telle annonce puisse être confirmée sans conséquence préjudiciable sur les différents volets de ce plan (école en chœur, rentrée en musique, cérémonies patriotiques). L’une des qualités de ce plan était sans doute la cohérence et la vision d’ensemble de la maternelle au lycée. L’atteinte portée aux options et leur affaiblissement nuiront sans doute au dernier maillon de cette chaine.

Alors même que vous avez initié avec le ministère de la culture différents plans où la musique semblait une priorité, nous craignons de voir un enseignement musical très affaibli dans cette réforme. La disparition des enseignements d’arts du son, la carte des spécialités, l’évaluation au baccalauréat telle qu’elle est prévue actuellement sont pour nous des points particulièrement inquiétants. Ainsi, sollicitons-nous de votre haute bienveillance une audience afin d’aborder ces différents sujets préoccupants.

Dans l’attente de cette rencontre, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre de l’éducation nationale, l’expression de nos sentiments respectueux et dévoués à une éducation fondée sur des principes d’égalité.

Anne-Claire SCEBALT, Présidente de l’APEMu

 

28 septembre : l'APEMu est reçue par le Conseil Supérieur des Programmes

Compte rendu : cliquer ici

 

L'APEMu n'ayant pas pu prendre connaissance du projet de programmes avant l'audience, elle s'associe aux autres associations disciplinaires avec le communiqué suivant :

 

 

Nos propositions pour un programme

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Dossier "La musique au coeur des possibles"
remis à Xavier Turion au ministère le 9 février 2018.

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Compte rendu audience à la DGESCO sur la réforme du lycée
9 février 2018


L’APÉMu, représentée par sa présidente Anne-Claire Scébalt et Mathilde Auger, la directrice de publication de la revue,
a été reçue par Xavier Turion, directeur adjoint de la DGESCO, et Muriel Grebert, membre du Bureau de la Formation,
Mission de l'accompagnement et de la formation.

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