Courrier au comité d'histoire

Anne-Claire Scebalt

À Madame Maryvonne de Saint Pulgent

Présidente du Comité d’Histoire

Ministère de la Culture

182 rue Saint-Honoré

75001 Paris

 

 

Epinal, le 6 octobre 2017

 

 

Madame la Présidente,

                 

Le comité d’histoire organise le 11 octobre 2017 une table ronde sur la thématique : Musique, intégration sociale et construction démocratique. Comparaisons et perspectives internationales. Après consultation du programme et des intervenants, je souhaitais vous faire part de mon étonnement quant à l’absence de représentants de l’éducation nationale pour cette table ronde, qu’il s’agisse des corps d’inspection, des professeurs d’éducation musicale ou des musiciens intervenants. En effet, les professeurs d’éducation musicale, notamment, sont les chevilles ouvrières de ces projets. Non seulement ils assurent le lien entre l'école et les partenaires culturels mais surtout ils sont garants et artisans du contenu pédagogique. Ils assurent la continuité de la formation des élèves dans leurs cours hebdomadaires et, dans la plupart des cas, dirigent l’ensemble instrumental ou assurent la direction d’un pupitre. 

 

Ainsi, à l’heure où Madame la Ministre de la Culture et Monsieur le Ministre de l’Education Nationale dans leurs déclarations conjointes invitent à développer les partenariats et à penser les collaborations, il semble regrettable d’organiser une table ronde sous-titrée « regards croisés » sans représentants de l’éducation nationale.

 

Par ailleurs, si les orchestres à l’école jouent un rôle essentiel sur la question de l’intégration sociale et de l’éducation à la citoyenneté, peut-on vraiment parler de construction démocratique alors qu’ils ne rassemblent qu’une infime part des élèves ? A contrario, les pratiques chorales sont présentes dans la majorité des établissements scolaires. Comme les orchestres, elles luttent contre les inégalités, favorisent la mixité, permettent un climat scolaire apaisé et développent les mêmes compétences transversales.

 

Le rôle spécifique et essentiel des pratiques collectives n’est plus à démontrer comme en témoigne l’organisation de cette table ronde. Reste à imaginer les modalités des collaborations entre les établissements scolaires et les structures culturelles, où les compétences et les forces des différents partenaires seront au service d’une éducation musicale et culturelle riche et édifiante pour chaque élève.

 

Espérant que d’autres tables rondes sur les pratiques collectives viendront compléter les discussions qui se tiendront le 11 octobre, je vous prie de bien vouloir recevoir, Madame la Présidente, mes salutations respectueuses et dévouées à une éducation musicale et artistique rayonnante.

  

 

Anne-Claire SCEBALT

Présidente de l’APÉMu