Chorales : propositions d'actions

Anne-Claire Scebalt

Le Bulletin officiel n°18 du 30 avril 2015 est paru. Il définit la rémunération de la chorale (1h=1h) et pose les modalités de rémunération de l'IMP, notamment pour la 2° de la chorale.

Tout le monde l'aura compris c'est un très net recul, mais surtout c'est une réforme qui met en danger cet enseignement complémentaire (qui peut être aussi un ensemble instrumental). Il est évident que la suppression de la 2° heure affectera nécessairement la qualité et le nombre des spectacles (comment faire aussi bien avec 1h de moins ?).

Alors même que Madame la Ministre et sa Conseillère réaffirment leurs attachements aux pratiques collectives, ce texte démontre un refus de prendre en compte la spécificité de la chorale en terme d'effectif, d'action menée, d'investissement et d'heures supplémentaires devant élèves. Par ailleurs, notre courrier du 6 avril 2015 à Madame la Ministre, prouvant par des chiffres ces spécificités, reste toujours sans réponse...
L'heure est grave, et sans être trop pessimiste, on peut d'ores et déjà supposer que bien peu d'entre nous aurons cette fameuse IMP complète (elle est divisible, votre chef d'établissement pourra proposer de verser 0,25 / 0,5 / 0,75 / 1 IMP).

Nous vous proposons donc une série d'actions possibles en lien avec les conséquences de cette réforme. Chacune d'entre elles a été pensée dans le respect du travail des élèves, de leur professeur et de leur investissement dans la chorale. C'est uniquement pour cette raison que nous avons exclu une grève des concerts. Il vous appartient de choisir celle(s) qui vous semble(nt) la/les plus appropriée(s) à votre situation.

Pour cette année

  • Une pétition en ligne sera proposée dans les jours à venir.
  • Madame la Ministre et Agathe Cagé, sa conseillère, ont réaffirmé à plusieurs reprises leur attachement aux pratiques collectives et à la chorale. Selon le Ministère, l'intérêt pour la chorale se manifeste notamment dans les actions menées par ce dernier : l'école en choeur et la publication des vidéos de la fête de la musique sur dailymotion. Il nous semble inconcevable de demander aux professeurs d'éducation musicale de s'investir dans de telles manifestations alors même qu'il ne leur sera plus possible d'assurer cet enseignement dans des conditions acceptables.
  • Nous appelons au boycott de ces différentes manifestations et informerons Madame la Ministre, dans un courrier futur, des raisons qui nous y invitent. 

Ce nouveau texte ne prend plus en compte les heures supplémentaires devant élèves qui permettait d'assurer un programme de concert ambitieux et conséquent. Il est important d'attirer l'attention du public (composé de parents et d'élus) sur ce que sera le spectacle financé (ou non) par l'IMP.

Cela peut se faire par :

  • Une chanson chantée à l'unisson par 30 élèves maximum lors du spectacle, introduite par le texte suivant :
    "Mesdames, messieurs, en avril 2015 le ministère a décidé de ne plus rémunérer la chorale à raison de 2h par semaine. Cette deuxième heure prenait en considération notamment les heures devant un gros effectif, soit l'équivalent de... classes. Mais elle permettait également de préparer les spectacles ambitieux et de qualité. Ainsi, avec des heures de répétition en moins, il ne sera plus possible de faire autant de polyphonie. Afin de vous faire entendre ce que pourrait être le spectacle voulu par le Ministère, nous vous proposons cette chanson à une voix, interprétée uniquement par 30 élèves. Bonne écoute... "
  • Un texte lu à la moitié du concert :
    "Mesdames, messieurs, nous vous informons que nous sommes à la moitié du spectacle et que, vraisemblablement, le concert 2016, prenant en compte les moyens alloués par le Ministère de l'éducation nationale, équivaudra à cette 1ère partie. En effet, en avril 2015 le ministère de l'Education nationale a décidé de ne plus rémunérer la chorale à raison de 2h par semaine. Cette deuxième heure prenait en considération notamment les heures devant un gros effectif, soit l'équivalent de... classes. Mais elle permettait également de préparer les spectacles ambitieux et de qualité. Mais pour l'heure, profitons encore de ce spectacle 2015..."
  • Un texte distribué à l'entrée du concert :
    "Mesdames, messieurs, en avril 2015 le ministère de l'Education nationale a décidé de ne plus rémunérer la chorale à raison de 2h par semaine. Cette deuxième heure prenait en considération notamment les heures devant un gros effectif, soit l'équivalent de... classes, les heures nombreuses supplémentaires de répétition, l'organisation du concert... Elle permettait surtout de préparer avec tous les élèves des spectacles ambitieux et de qualité. Sans cette deuxième heure, un spectacle comme celui que vous verrez tout à l'heure ne sera plus possible.
    Si vous souhaitez soutenir les chorales scolaires, nous vous invitons à trouver des informations et références précises sur le site www.apemu.fr et à éventuellement signer la pétition en ligne.
    Anne-CLaire SCEBALT
    présidente de l'APEMu (Association des Professeurs d'éducation musicale)"

Pour l'an prochain

  • Nous allons rédiger une lettre que chaque adhérent pourra envoyer à son chef d'établissement prétendant à l'IMP et listant les différentes missions. Cette lettre chiffrera également les heures supplémentaires effectuées devant élèves, informant que dorénavant, puisque ces heures ne sont plus comprises dans la rémunération 1h = 2h, et qu'elles sont réalisées devant élèves (donc non éligibles par l'IMP), il conviendra de les rémunérer en HSE.
  • Nous invitons chaque professeur dont la chorale excède 30 élèves à informer les parents (et les associations de parents) que l'effectif dépasse celui d'une classe et n'est plus pris en compte dans la rémunération.
    "Chers parents d'élèves de la chorale,
    En avril 2015, le ministère de l'Education Nationale a décidé de ne plus rémunérer la chorale à raison de 2h par semaine. Cette deuxième heure prenait en considération notamment les heures devant un gros effectif, soit l'équivalent de... classes pour cette année 2015/2016. Interpellée par l'APEMu le 30 mars 2015 sur la question de la rémunération de la chorale, Madame la Ministre a, malgré la discussion, maintenu l'abandon de cette 2° heure. Puisque l'effectif important n'est plus pris en compte par le ministère, il conviendrait de n'ouvrir la chorale qu'à 30 élèves. Convaincus de l'utilité de cet enseignement et de l'importance d'en faire un lieu d'éducation à la fraternité et à l'égalité, les professeurs d'éducation musicale ont choisi d'accepter tous les élèves à la chorale et de prendre en charge X élèves simultanément malgré l'absence de reconnaissance du ministère de cette spécificité.
    Si vous souhaitez soutenir les chorales scolaires, nous vous invitons à trouver des informations et références précises sur le site www.apemu.fr et à éventuellement signer la pétition en ligne.
    Anne-Claire SCEBALT
    présidente de l'APEMu (Association des Professeurs d'éducation musicale)"
  • Nous préparons un courrier à destination des députés.

 

Extraits

Les modalités d'attribution et de versement

5 taux annuels forfaitaires de 312,50 €, 625 €, 1 250 €, 2 500 € et 3 750 € permettent de rétribuer de manière graduée l'exercice des différentes missions, en fonction de la charge effective de travail que nécessite leur accomplissement et des conditions dans lesquelles elles sont exercées, selon les modalités précisées au point II ci-après. I

Lorsque que la mission est accomplie sur la totalité de l'année scolaire, l'indemnité sera versée mensuellement par neuvième à compter du mois de novembre. Dans les autres cas, elle sera versée après service fait.

La détermination du taux afférent à une mission est directement liée à la charge effective de travail que celle-ci représente.

Le chef d'établissement propose au recteur les décisions individuelles d'attribution, qu'il détermine sur la base des taux forfaitaires précités. Le recteur les valide dans le cadre de ses attributions d'ordonnateur des rémunérations des personnels (cf. article 9 du décret).

9/ Les autres missions d'intérêt pédagogique et éducatif

Ces missions qui s'inscrivent notamment dans le cadre du projet d'établissement peuvent par exemple concerner la mise en œuvre des différents partenariats de l'établissement (avec des établissements scolaires à l'étranger, des entreprises, etc.), des coordinations diverses (par exemple de la vie lycéenne), l'implication dans des manifestations et rencontres liées à l'activité des chorales, l'organisation de voyages scolaires, ou peuvent être plus ponctuelles, en fonction des besoins spécifiques de l'établissement. Elles ont vocation, en fonction de la charge de travail effective qu'elles induisent, à ouvrir droit aux différents taux de l'indemnité. Vous réserverez cependant le taux de 312,50 € aux missions les moins lourdes et notamment aux missions à caractère ponctuel.