Rapport moral

Yolande Barbier-Ceresuela

Chers collègues, bonjour à tous,

 

Je commencerai ce rapport en évoquant le congrès de Besançon.

Tous les deux ans l’APÉMu organise un congrès, dans une académie, sur un thème de réflexion dans le but de contribuer au développement de l’éducation musicale.

 

Le 33e congrès de l’APÉMu en Octobre 2013 avait pour thème : « La place de l’enseignant : gérer le collectif et la diversité.». Le congrès fut encore passionnant au travers des différents ateliers et conférences. Je tiens à féliciter et à remercier  toute l’équipe de Besançon qui s’est beaucoup investie pour faire de ce 33e congrès un moment fort de la vie de l’association, quelques témoignages publiés dans le bulletin du 1er trimestre 2014 le démontrent.

 

 

Réfléchir et proposer, ce sont des objectifs importants pour notre association, et l’organisation de tels congrès montre que l’APÉMu se mobilise et reste dynamique.

Pourtant, organiser un congrès, dans le contexte actuel, relève de l’exploit pour notre association et ses membres. Il faut le reconnaître, c’est du bénévolat à plein temps avec très peu de moyens. La rareté des subventions en général, voir leur absence au niveau du ministère, et les finances de l’association elle-même nous obligent à réaliser des budgets très serrés tout en comptant sur la participation d’un grand nombre de congressistes. Je tiens encore ici à féliciter l’équipe organisatrice pour sa gestion du budget de ce congrès.

Ce genre de manifestation demeure pourtant essentiel pour l’APÉMu car il nous incite régulièrement à une réflexion orientée sur notre discipline - l’éducation musicale - et permet aussi des rencontres aussi diverses que précieuses !

L’APÉMu pourra telle toujours en assumer le coût et l’organisation bénévole ? Je l’espère, beaucoup de facteurs entrent en jeu pour la réussite d’un congrès !

 

L’organisation de congrès est aussi un moyen pour notre association de nous faire connaître, le nombre d’adhérents dans une académie l’année qui suit le congrès étant d’ailleurs révélateur par son importance ! Mais la diminution du nombre d’adhérents cette année 2014 doit nous interpeller et nous conduire à une véritable réflexion lors de cette assemblée générale .

Quelques chiffres : en 2003 l’APÉMu comptait 562 adhérents. Ce chiffre s’est maintenu au-dessus des 400 jusqu’en 2007. Avons-nous aussi subi la crise ? Nos adhésions ont chuté à 344 en 2008 jusqu’à 218 en 2010 ! Depuis nous sommes repassés au dessus de la barre des 300 jusqu’à renouer avec les presque 350 adhérents l’an dernier en 2013, mais c’était une année de congrès ne l’oublions pas ! En 2014, les adhésions repassent sous la barre des 300, c’est inquiétant ! Neuf académies n’ont pas de délégués et dans 8 l’adhésion se réduit au seul délégué académique ! Problème de communication ? de visibilité ? de motivation ? consumérisme ? prix de l’adhésion ? Je me pose toute une série de questions et nous devons lors de cette assemblée générale essayer de trouver des solutions pour faire évoluer positivement cette situation ! Une association n’est rien sans ses adhérents !

 

 

Notre bulletin est aussi le reflet de la vie de notre association, sa publication est trimestrielle et pour Anne Claire que je remercie ici pour son investissement en tant que directrice de la publication, il est souvent compliqué de réunir les articles pour constituer un vrai bulletin !

La diversité des signatures et des articles fait aussi la richesse d’une telle publication, or les plumes ont du mal à se renouveler ! Manque d’audace ? manque de temps ? de motivation ?

Alors, dois ton passer à un autre format, une autre périodicité, une autre visibilité ? Notre site a évolué, je remercie à cette occasion Nicolas Martello, très investi et force de proposition pour nous. Ne faudrait-il pas s’appuyer sur le site davantage ?

Autant de questions auxquelles nous devrons apporter des réponses !

 

         Cette année l’APÉMu est restée vigilante et réactive sur la notion de parcours artistique et culturel de l’élève. C’est un projet ambitieux du gouvernement dans lequel le professeur d’éducation musicale doit s’insérer en tant que professionnel d’une discipline artistique. Se pose le problème de l’égalité territoriale pour cette rencontre avec les œuvres, et celui des moyens pour permettre aux élèves d’assister avertis à des spectacles vivants, dans des structures ou lieux artistiques.

 

         La nécessité de l’enseignement continu de notre discipline du primaire au secondaire est plus que jamais un gage d’équité pour l’éducation artistique et culturelle au niveau du territoire !

 

 

         Cette année nous prenons part à la consultation sur le nouveau projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture. L’APÉMu se doit d’avoir une réflexion claire et cohérente sur ce sujet vis-à-vis de l’institution et de nos collègues. Mais serons-nous consultés ? Permettez-moi d’en douter !

 

 

         Vincent Peillon a installé le Conseil National Supérieur des Programmes qui est chargé de proposer de nouveaux programmes de la maternelle au collège. L’APÉMu connaît bien le terrain. La publication de l’enquête sur « L’évolution du métier de professeur d’éducation musicale et chant choral » à laquelle plus de 1000 enseignants ont répondu le prouve. Avec la connaissance et le travail de l’association sur l’application des nouveaux programmes de 2008, nous avons adressé un courrier au Conseil Supérieur des Programmes (publié dans le bulletin 225), dans lequel nous avons sllicité d’être associé à la réflexion sur les nouveaux programmes. Nous n’avons à ce jour obtenu aucune réponse!

 

 

         Je terminerai ce rapport moral sur une note plus légère en reprenant les échanges que nous avons eu au début de cette année scolaire concernant le vif intérêt de la presse et de certaines ondes pour «  la disparition de la flûte-à-bec  » du panier de la ménagère des familles de France !

         Certains d’entre nous ont été sollicités pour donner l’avis de l’APÉMu qui a clairement répondu que ce fait était entériné depuis 2008 ; Familles de France a seulement mis du temps à réagir... Cet évènement est révélateur des « vielles lunes » que véhicule encore notre discipline par rapport à des médias peu au courant de la réalité de l’enseignement de l’éducation musicale dans nos classes !

 

         Cela démontre bien qu’il faut toujours rester vigilant, ne pas laisser dire n’importe quoi et continuer à communiquer, témoigner sur la réalité de notre discipline ! L’APÉMu répond toujours présent quand il s’agit d’éducation musicale.

 

         Reconduite dans mes fonctions de présidente depuis 8ans, c’est avec beaucoup de conviction, d’énergie, de bonheur que j’ai assumé cette tâche ! Je pense qu’il faut vraiment renouveler la présidence et je ne me représenterai pas pour l’année prochaine. Je vous remercie tous pour nos échanges, votre collaboration, votre investissement qui ont rendu ma participation dans l’association vivante et constructive. Je souhaite à mon successeur beaucoup de bonheur à présider une telle association.

 

 

         Restons informés, investis, mobilisés et solidaires.

         Bonne Assemblée Générale à tous

 

 

                   La présidente

 

                   Yolande Barbier Ceresuela