Edito

Anne-Claire Scebalt

Chers collègues,

Ce numéro consacré à la diversité des cultures fait suite aux réflexions autour du congrès de Besançon sur le thème : gérer le collectif et la diversité. Cette question de la diversité mobilise bien d’autres instances que l’éducation musicale. On voit fleurir les expressions, chartes, lois autour de la diversité. Les entreprises, les partis politiques, les écoles bref la société entière est invitée à intégrer des personnes issues de la diversité, expression idiote s’il en est car ne sommes-nous pas tous issus de la diversité ? Favorise-t-on la diversité en la catégorisant (les personnes issues de la diversité et les autres…) ?

Au delà des expressions, cette valeur fondamentale doit nous faire réfléchir sur notre discipline, sa place et notre manière d’enseigner car la diversité doit être une valeur admise et  partagée par tous, naturellement, sans que la loi nous y oblige. Notre discipline se trouve au centre de cette éducation à la diversité. L’élève y découvre des musiques, des cultures, des traditions. Par la pratique, il prend conscience que cette diversité plus qu’une richesse conditionne la réalisation d’un projet musical car la diversité ne s’enseigne pas, elle se vit. L’éducation musicale est le lieu idéal pour éprouver à tout moment cette diversité.

Si nous, professeurs d’éducation musicale partageons tous cette évidence, il semble difficile de la faire comprendre... Récemment, encore, il était question de flûte-à-bec dans la presse alors que d’autres pour la deuxième fois l’émission service public sur France Inter consacrée à l’enseignement de la musique en France se passe d’inviter un professeur d’éducation musicale, considérant que l’enseignement de la musique ne se fait qu’en conservatoire et avec les orchestres à l’école. Rappelons à tous ceux qui n’ont pas vu un cours d’éducation musicale depuis des dizaines d’années combien notre discipline riche et variée prend en compte notre société actuelle mondialisée et dans toute sa diversité, combien elle contribue à faire de cette diversité une valeur. Rappelons leurs également que l’éducation musicale à l’école le seul facteur d’égalité car elle concerne tous les élèves.

Enfin, si la diversité fait référence à des individualités, elle n’a de sens qu’au sein d’un groupe, un pays, une classe d’école, une association. Le groupe se nourrit de la diversité et paradoxalement n’existe que par cette diversité.  C’est pourquoi, puisque nous partageons un même amour de l’enseignement musical, des valeurs communes, nous devons tous, chacun dans nos différences, nourrir notre association, l’APÉMu. Elle n’est pas la propriété de quelques « supers profs » qui partagent leur savoir, mais il appartient à tous de faire vivre l’APÉMu et par ce fait l’éducation musicale à l’école. Il s’agit simplement de parler de l’association, de ses actions, de ce qu’elle nous apporte… ou bien d’écrire des témoignages, de partager des expériences dans le bulletin, bref d’afficher cette diversité d’enseignements, de parcours, de points de vue, de culture…

Je profite de cet édito pour remercier Isabelle Bougault qui s’investit sans compter pour la trésorerie de l’association et qui a accepté de diriger la publication de ce bulletin. Je sais que vous saurez apprécier la qualité, la richesse et la diversité de ce numéro.

 

Anne-Claire SCEBALT

Directrice de la publication