Rapport moral 2015

Anne-Claire Scébalt

Chers collègues,

Monsieur l’Inspecteur général,

Monsieur l’inspecteur,

 

Je voudrais commencer cette assemblée générale 2015 en remerciant, en votre nom à tous, Yolande Barbier pour son investissement au sein de l’APEMu. Durant ces 8 années de présidence tu t’es investie pleinement et passionnément dans ton rôle de présidente pour que défendre et faire rayonner l’éducation musicale à tous les niveaux de l’enseignement. Merci. 

APARTE…

Voici plusieurs années que le CA travaillait sur l’image de l’association et ses supports de diffusion. Au delà, de l’aspect visuel ce travail nous a conduit à nous interroger sur les valeurs et l’essence-même de notre association. Le projet abouti enfin cette année et vous avez eu le plaisir de découvrir ce nouveau logo dont les ondes donnent l’image d’une association dynamique, rayonnante, ouverte et créative et qui sait rassembler autour de ses projets. L’ergonomie et le design du nouveau site sont déjà très appréciés. La qualité du contenu, à l’image de celle des publications dans le bulletin, fera certainement de ce site une référence. Il offre un espace d’information sur la discipline, sur les textes de loi, sur les actions de notre association, un espace de ressources où chacun y trouvera des idées, des séquences, des articles… La newsletter, enfin, titrée « Bien entendu » s’est avérée un moyen efficace de communication avec les professeurs d’éducation musicale. Elle se fait le relais des publications du site et permet un lien plus régulier avec les adhérents. Reste à paraître notre revue annuelle. Celle-ci, comme le bulletin, comprendra des articles de fond, des séquences, des réflexions, des comptes rendus d’expériences notamment mais, dans la continuité du logo et du site, sous une nouvelle forme, plus moderne, plus colorée, plus attractive. Le numéro 1 autour de deux grands dossiers, un sur les femmes et la musique et le second sur la création de chansons paraîtra prochainement. Bien entendu, si l’image d’une association est capitale dans un monde gouverné par l’apparence, elle ne saurait être un objectif. Le site, la newsletter et la revue ne doivent pas rester de belles coquilles vides. Il est important que chacun d’entre vous participe à nourrir ces espaces d’échanges et de mutualisation. A l’image de notre logo, la pluralité, la différence de regard, d’approche, d’expérience ont toujours été la richesse de notre association et de ses publications. Bien entendu, ce chantier est le fruit d’un travail considérable, celui des graphistes Julie Bergeron, Michel Fernandez et Cyrille Clément dont je salue le professionnalisme et la disponibilité et celui de l’équipe « publication » composée de Mathilde Auger, Isabelle Bougault, Dominick Deloffre et Nicolas Martello, qui ont su guider le travail des graphistes pour que le logo, le site, la newletter soient en tout points les reflets ce qu’est vraiment l’APEMu. En votre nom à tous, je les félicite et les remercie.

 

Face à la diminution du nombre d’adhérents, le CA a voté plusieurs mesures afin d’inverser la tendance. La baisse des cotisations, le travail conduit sur l’image de l’association mais également les réflexions autour d’une meilleure communication, plus efficiente, plus régulière et plus large sont autant de facteurs qui ont contribué à l’augmentation significative du nombre d’adhérents. Chacun sait le poids des lobbies dans notre monde actuel et il est évident que le nombre d’adhérents influe directement sur le crédit qui nous est accordé et sur la prise en compte ou non de nos demandes. Alors si nous nous félicitons de vle stage auto-géréoir le nombre d’adhérents augmenter, nous regrettons de n’être encore que 400 sur les quelques 7000 professeurs d’éducation musicale à nous fédérer. Une prise de conscience doit s’opérer et j’invite tous les adhérents de l’APEMu faire savoir aux collègues qui ne nous ont pas encore rejoint qu’il est des combats qui ne se mènent pas seul.

APARTE…

 

Plusieurs partenariats ont été initiés cette année. L’APEMu a soutenu le stage autogéré Edmusconnect à Toulouse, le séminaire de la FACS de l’académie de Poitiers. Nous seront également présents au prochain forum des enseignants innovants. Ces partenariats source de richesse et d’ouverture pour notre association et pour les adhérents devraient être confirmés mais il serait opportun que nous développions d’autres partenariats. Chaque rencontre nous offre la possibilité d’interroger nos pratiques, nos outils, notre pédagogie. C’est aussi grâce à ces échanges que nous pourrons continuer à œuvrer pour faire rayonner l’éducation musicale.  

 

La chorale et sa rémunération nous a particulièrement mobilisés cette année encore. Suite à notre courrier Madame la Ministre nous a accordé une audience auprès Madame la Conseillère Agathe Cagé. Nous avons été informés du projet de rémunération de la chorale, soit 1h dans le service et la possibilité d’avoir une IMP. Je pense qu’il est important de se réjouir que la chorale soit enfin reconnue dans l’état de service des enseignants. Néanmoins, loin d’être une révolution cette décision ne fait qu’entériner une pratique déjà ancrée. En effet, en 2012, 82% des professeurs d’éducation musicale avaient 1h dans leur service pour la chorale, ils sont 84% en 2015. Ce texte aura au moins le mérite de protéger et de pérenniser a minima la pratique chorale quels que soient les choix des établissements. Lors de l’audience, nous appuyant sur la circulaire de 2011, nous avons réaffirmé l’importance d’une rémunération particulière de la chorale. A cette demande, la conseillère de Madame la Ministre a répondu que l’IMP était parfaitement adaptée et que, prenant en charge la chorale, l’enseignant pourra y prétendre.

APARTE…

Suite à cette entrevue, j’ai adressé un second courrier à Madame la Ministre, toujours sans réponse….. Pourra y prétendre… Voilà dès la rentrée notre inquiétude confirmée. Y prétendre est une chose, la recevoir, une autre. Quelques chiffres nous laissent présager que le travail spécifique, conséquent de la chorale ne sera plus rémunéré. En effet, en dehors de l’académie de Nantes où 33% des professeurs d’éducation musicale touchent une ou une partie d’IMP, les autres chiffres sont dérisoires (5% à Lyon, 8% à Nancy Metz et 7% au niveau national). Ces chiffres seront affinés dans les semaines à venir et nous serviront d’appui pour formuler une nouvelle demande. Pourquoi n’est-il pas envisageable qu’une IMP soit fléchée pour la chorale alors que bien d’autres le sont ? Cette année le ministère n’a eu de cesse de répéter sa volonté d’une grande mobilisation pour les valeurs de la république, pour un vivre ensemble, une éducation à la fraternité, à l’égalité, à la citoyenneté. APARTE… La pratique chorale est une évidence dans ce contexte ! C’est l’une des seule activité humaine de groupe sans esprit de compétition, sans opposition, sans individualisme. Elle fédère les élèves autour d’un projet commun, développe leur autonomie, leur sens des responsabilités, leur respect de l’autre, de la différence… Bref,  l’outil parfait ! Alors pourquoi ne pas se donner les moyens à cet enseignement d’assurer ces missions républicaines ?

 

Au sujet de la réforme du collège, avant d’affirmer le positionnement de l’APEMu, je souhaiterais, comme cela a toujours été le cas au sein de l’association, que nous prenions (nous entendez, chacun d’entre nous), prenions le temps d’une lecture très approfondie les textes. Que nous prenions le temps d’y réfléchir, d’échanger, et d’interroger ces textes au regard de l’éducation musicale, au regard des valeurs que nous partageons à l’APEMu et au regard de notre ambition d’un enseignement musical de qualité et d’une éducation culturelle pour tous. Ce travail a déjà commencé puisqu’un groupe s’est attelé à la comparaison des anciens et des nouveaux programmes. Les EPI semblent être la plus grande source de questionnement voire d’inquiétude. Cette partie de la réforme, comme le reste, devra être discutée au CA mais j’aimerais, si vous me le permettez vous donner mon avis. Essayons, comme nous l’avons déjà fait pour l’histoire des Arts, de saisir cette occasion pour faire rayonner et vivre l’éducation musicale. Le travail interdisciplinaire nous est familier, les professeurs d’éducation musicale ont été les piliers de l’enseignement d’histoire des arts ces dernières années.

Evidemment, nous resterons vigilants sur plusieurs points. Notamment, Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire à Madame la Ministre le 9 septembre, la semestrialisation est une aberration lorsqu’il s’agit de pratique musicale, de pédagogique, d’enseignement. Les mots réguliers, régularités jalonnent les interventions, les discours de Madame la Ministre, ce fut même un argument pour la réforme des rythmes scolaires dans le premier degré. Comment expliquer que ce principe évident de l’apprentissage soit remis en cause pour l’éducation musicale ? Nous ne le savons toujours pas puisque notre lettre est restée sans réponse.

APARTE…..

Nous serons vigilants quant à la mise en œuvre de cette réforme, aux modalités qui pourraient être imposées aux professeurs d’éducation musicale, quant à l’accompagnement et à la formation de chacun. Dans tous les cas, et quel que soit sont positionnement, l’APEMu reste un soutien des professeurs d’éducation musicale qui trouveront dans leur association les ressources nécessaires pour avancer et « affronter » cette nouvelle réforme. Ne cédons ni à la peur, ni à la panique : luttons contre ce qui nous semble mettre en danger les fondements de l’éducation musicale et profitons des opportunités offertes en nous appuyant sur notre expertise, notre compétence, notre créativité.

 

Face à une éducation de moins en moins nationale, l’APEMu aura un rôle à jouer. Rôle d’observateur sans doute mais aussi de garant de l’égalité. Les disparités sont nombreuses et particulièrement inquiétantes. Les politiques académiques, l’autonomie des établissements sont autant de facteurs qui mettent en danger ce principe d’égalité. Il nous faudra sans doute nous adresser davantage aux recteurs cette année. Leur parler de la rémunération des chorales où l’écart se creuse entre les académies (à Orléans par exemple 79% des professeurs touchent 2h, ils ne sont que 19% à Lyon). Leur parler également des conditions de recrutement pour les enseignements d’exploration Arts du son, dérogatoires dans certaines académies, contingentés dans d’autres. Ces règles d’affections locales fragilisent le recrutement des élèves des options et des spécialités.

 

Une association s’appuie sur les mêmes fondamentaux qu’une chorale : l’implication de chacun au service de la réussite de projets communs. C’est pourquoi je voudrais remercier les membres du CA, les délégués académiques, j’en profite pour saluer l’arrivée de deux délégués académiques à Poitiers : Isabelle Guillaume et Valérie Maindron. Merci à Hélène Thiébaut, Maîté Adam-Ouret, Dominick Deloffre et l’équipe de Besançon qui nous accueille à nouveau ce week end.

Merci à Mathilde Auger qui s’est investie sans compter dans la lourde charge de la publication, à Nicolas Martello, notre webmestre, je remercie très sincèrement, en votre nom mais également personnellement Isabelle Bougault et Anne-Françoise Garny, respectivement trésorière et secrétaire de l’APEMu. Leur professionnalisme, leur rigueur et leur disponibilité sont des atouts précieux pour notre association.

 

APARTE

 

Je souhaite que ces trois journées nous permettent d’échanger autour de ces sujets qui nous animent, j’espère que nous saurons trouver ensemble des réponses et que, forts de nous retrouver, autrement que par skype, puisque nous l’avons fait de nombreuses fois cette année, nous profiterons de ces journées de travail pour insuffler l’énergie et l’enthousiasme nécessaires aux projets de l’année à venir.

2016 sera l’année du Congrès de Lyon, où nous fêterons les 70 ans de l’APEMu. A n’en pas douter, eu égard au dynamisme de  l’équipe de Lyon, ce congrès sera sous l’auspice de la passion musicale, de l’enthousiasme pédagogique, de la créativité et l’innovation.  Mais avant tout, puisque c’est le fondement d’une association, ce sera une belle aventure humaine, où chacun au service du groupe se trouve nourri et enrichi de ces rencontres.

D’ici là, réjouissons-nous du présent, bonne assemblée générale.

 

Anne-Claire SCEBALT

Présidente de l’APÉMu