La chorale : une « matière » fondamentale dans le projet d’établissement

Yolande Barbier

L’école, de la maternelle au lycée offre normalement à tous les élèves une éducation musicale, dispensée dans le second degré par un corps de professeurs spécialistes d’éducation musicale et de chant choral. Cet enseignement obligatoire jusqu’à la fin du collège, devient optionnel au lycée. La chorale, enseignement « facultatif complémentaire », est adossée à l’enseignement de l’éducation musicale et s’inscrit au cœur du volet culturel du projet d’établissement.

Ouverte à tous, sans exigence de pré-requis, intégrant tous les publics scolaires désireux de pratiquer la musique et le chant dans un cadre collectif sous la direction des professeurs d’éducation musicale dans le secondaire. La chorale constitue un vecteur éducatif original : elle se prête à des méthodes pédagogiques différentes basées sur la pratique, elle valorise des qualités rarement sollicitées dans le cadre scolaire et joue un rôle essentiel dans la structuration individuelle des élèves et dans leur rapport au groupe.

Souvent associée à d’autres dispositifs à caractère culturel ou artistique (ateliers, options, classes à horaires aménagées, classes à PAC etc..) la chorale constitue un élément essentiel de l’identité et du rayonnement d’un établissement scolaire.

         Elle est avant tout un lieu d’intégration car elle permet le brassage des classes, des niveaux, des publics scolaires d’âges variés et favorise un contact différent avec les adultes. Mais la chorale est aussi un dispositif d’enseignement et offre ainsi à chaque élève qui la pratique l’accès à une forme de réussite en favorisant l’acquisition de compétences spécifiques et transversales, j’en citerai quelques unes dans trois domaines :

Les techniques musicales : mémoriser des mélodies et des textes, savoir chanter à l’unisson et à plusieurs voix, écouter les autres, tenir sa partie dans une polyphonie, inscrire sa pratique dans un style, une interprétation.

Les capacités de communication : connaître et placer sa voix, établir une relation entre le mental, la voix et le corps permettant de prendre confiance en soi et de maîtriser ses émotions.

Des attitudes : affiner et exprimer sa sensibilité, devenir acteur d’un projet collectif, faire preuve de ténacité, développer le goût de l’effort et de la constance, accepter de travailler avec les autres et leur diversité dans la tolérance et le bien de tous, se sentir responsable de la réussite collective, se situer dans sa culture et en comprendre d’autres, adhérer à des formes d’expression étrangères à sa propre culture ou à ses goûts musicaux, prendre de la distance par rapport aux conditionnements médiatiques et renforcer son esprit critique, se confronter à travers les spectacles au monde du spectacle vivant en tant « qu’artiste interprète ».

         Souvent associée à d’autres formes d’expression artistique, la pratique chorale induit une approche différente du monde du spectacle vivant, elle permet aux élèves et à leurs familles d’accéder à des lieux de représentation prestigieux, elle contribue à l’atténuation de certains clivages culturels. Le travail assidu et exigeant demandé aux élèves récompensé par l’enthousiasme autour du spectacle final sur scène va bien au-delà des compétences liées à l’éducation musicale et contribue à « assurer la réussite du parcours de tous les élèves par le développement de projets artistiques et culturels » car elle aide à « promouvoir l’engagement et la responsabilisation des élèves grâce aux projets culturels ».

La pratique chorale ainsi que les pratiques collectives favorisent aussi chez l’élève l’appropriation de valeurs civiques et sociales. Elle mobilise de nombreuses compétences du socle commun dans beaucoup de domaines. Notre institution reconnait enfin son importance et la finalité de son existence au sein d’un établissement scolaire, je vous renvoie au bulletin officiel du 21 septembre 2011.

Pour toutes ces raisons, je pense que la chorale est bien une pratique collective fondamentale pour l’épanouissement du futur citoyen dans un environnement scolaire.

 

Yolande Barbier