Audience au ministère 25/06/2001

Fernando Segui

Compte-rendu d’audience au Cabinet du Ministre
25/06/2001

Ces derniers mois, la mobilisation a été intense de la part des collègues,des syndicats, des associations pour réclamer au Ministre et à ses services des éclaircissements sur la mise en oeuvre de la réduction des maxima de service des enseignants des disciplines artistiques. Nous avons déjà été échaudés et de simples déclarations - même répétées - ne nous suffisent plus ; et cela d’autant moins que les recteurs préparent la rentrée 2001 sur la foi des textes toujours en vigueur. L’APEMU a écrit à plusieurs reprises au Ministre et à son directeur de Cabinet, Monsieur Hussenet.

 

Le lundi 25 juin, une délégation de 5 personnes, membres de l’APEMU (O. Tripier-Mondancin, D. Terry, F. Segui, P. Terrien et P. Poisson), a été reçue par monsieur Tavoillot, conseiller technique au cabinet du Ministre. Nous avons attiré son attention sur plusieurs points :

 

1) L’alignement progressif des services

 

Sur ce sujet, Monsieur Tavoillot nous a réaffirmé la volonté du Ministre de réparer une injustice. Il n’a pu nous donner des éléments précis sur le calendrier de la mise en place et a insisté sur l’importance de la C.T.P.M. qui doit se tenir le 29 juin 2001, entérinant le décret concernant cette modification. Il sera indispensable d’être attentif aux décisions qui seront prises et de veiller à leur bonne mise en place. Il nous a également dit qu’il nous faudrait être patients mais confiants car "le sillon est tracé". Soit.

 

2) À propos des textes du B.O. du 14 juin :

 

Ces textes donnent des orientations concernant les classes à P.A.C., les itinéraires de découverte et les ateliers artistiques. Nous avons été interrogés sur ces nouveaux dispositifs.

 

D’une manière générale et afin de lever quelques ambiguïtés, nous avons réaffirmé le caractère indispensable de l’heure d’enseignement obligatoire de la sixième à la troisième. En effet, sans ce "socle commun", aucune action périphérique ne peut être menée. C’est l’heure hebdomadaire qui peut permettre à l’enseignant de créer chez l’élève le désir d’aller plus loin, d’approfondir des connaissances. C’est grâce à la continuité jusqu’en troisième que l’enseignement ou les actions ponctuelles sont possibles dans les lycées. Nous avons expliqué que nous travaillions à développer l’écoute critique, active et respectueuse, à partir du vécu des élèves, pour aller vers des expressions, des langages, des cultures qui leur sont moins familiers. Cette écoute s’effectue par toutes les activités du cours (chant, pratiques instrumentales, audition, invention).

 

Concernant les itinéraires de découvertes, nous avons rappelé que les professeurs d’éducation musicale ont su montrer leur intérêt pour toutes les formes d’enseignements qui ont vu le jour depuis quelques années comme les parcours diversifiés ou les travaux croisés. Monsieur Tavoillot a été sensible aux exemples que nous avons apportés (expériences personnelles ou rapportées, mais aussi sujets du nouveau C.A.P.E.S.). A ce propos, il serait bon que nous puissions proposer d’autres exemples, d’autres thématiques, afin que le groupe d’expert appelé à travailler sur ce sujet puisse lancer quelques pistes de réflexions et des idées pour tous les collègues. Nous avons redit que, pour de tels projets, la finalité n’était pas nécessairement une représentation. L’itinéraire de l’élève, son évolution, son travail personnel, la démarche doit être l’élément moteur. Si le travail accompli permet une représentation, il est évident qu’elle sera une expérience supplémentaire mais elle ne doit pas être considérée comme une fin en soit.

 

Enfin nous avons réaffirmé la particularité de l’heure de chorale ou d’ensemble instrumental, qui ne sont pas à intégrer dans ces dispositifs. Elles connaissent une progression évidente ces dernières années et leur caractère "trans-niveaux" les met à part des dispositifs de classe. Pour faire vivre correctement de tels projets, il est indispensable, en plus de la diminution des maxima de service, de revoir les recrutements d’enseignants à la hausse dans les années à venir. Sans cela, nous nous verrions submergés d’heures supplémentaires. Une telle éventualité serait un frein à l’investissement des professeurs d’éducation musicale pourtant volontaires et porteurs de projets.

 

Fernando SEGUI, 

Professeur d’éducation musicale Lyon (69)